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La première tour de logements à énergie positive du monde

Publié le 15 juillet 2013

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La ville de Strasbourg (Bas-Rhin) accueillera en 2015 une tour de 66 logements qui produira plus d'énergie qu'elle n'en consomme, une première au monde, selon son promoteur, la société française Elithis qui l'a dévoilé vendredi. L'agence d'architecture X-TU sera le maitre d'oeuvre de cette tour à énergie positive, où les habitants seront protagonistes de leur logement.
La première tour de logements à énergie positive du monde - Batiweb

Lauréat 2009 du concours national « Ecoquartiers », le vaste projet des Deux Rives à Strasbourg continue d'innover en accueillant de futurs logements à énergie positive dans la tour Elithis Danube. Ce projet très ambitieux a été dévoilé vendredi dernier à l'occasion du dévoilement de l'architecte retenu, l'agence X-TU. Haute de 50 mètres, la future tour produira l'équivalent de 100 kWh par mètre carré et par an grâce à des panneaux photovoltaïques, « entre 800 et 1000m2 de panneaux photovoltaïques sur le toit » précise Thierry Bièvre, PDG d'Elithis, société d'ingénierie dans le bâtiment, des panneaux nouvelle génération, pour une consommation normale légèrement moindre, de l'ordre de 97 kWh/m2.

Une architecture inspirée de l'univers portuaire

Cette consommation comprend non seulement les besoins individuels de chauffage, d'électricité, de ventilation et d'eau chaude sanitaire pour une température intérieure confortable de 21 degrés, mais aussi l'énergie utilisée pour les parties communes (ascenseurs, éclairage...) et pour faire fonctionner les appareils domestiques, comme le réfrigérateur, le lave-linge ou la télévision, a précisé M. Bièvre. L'autre accent important sera porté sur la conception bioclimatique du bâti dans son environnement et son climat. Elithis a déjà réalisé une tour de bureaux à énergie positive à Dijon (Côte-d'Or), où elle a son siège.

Le projet est situé à l'entrée du pont de la Zac Danube, en pleine reconquête des docks de Strasbourg, à la charnière entre port, ville ancienne et quartiers en reconquête, entre passé et futur. Il s'inscrit dans une architecture totémique qui emprunte aux architectures industrielles ses façades et sa silhouette s'insipirant des « vigies », ces figures particulières aux ports. « C'est aussi la Skyline de Strasbourg qui se transforme » indique Anouk Legendre, dirigeante du cabinet d'architecture français XTU, retenu pour la conception de la tour. « Avec le projet d'Anne Démians (ndlr : les cygnes noirs) tout proche, la tour Elithis Danube, profilée, plus fine vers le nord, sera un point de seuil, un équilibre, dans la ville » détaille Anouk Legendre.

Les façades sont inspirées par l'univers des ports et réinterprètent le thème de leurs séquences modulaires en une thématique verticale sur deux hauteurs d'étages en trois teintes allant du sombre au clair. « Le sombre vers le sol, le clair vers le ciel, dessiné comme l'art cinétique » précise l'architecte. Au sud, la façade intègre des capteurs solaires et verres polarisants qui filtres les apports solaires selon les besoins et les saisons. Une sort de façade sensitive qui s'adapte aux éléments. « La technologie est en cours d'élaboration » révèle Thierry Bièvre, « plusieurs industriels sont en compétition et ils sont tous Européens ».

« Pour réussir, l'énergie positive a besoin des habitants »

Le projet est conçu pour répondre aux désirs des nouveaux urbains, de la jeunesse née à l'ère d'internet, qui ont des aspirations à un monde plus participatif. « Les espaces communs sont conçus pour favoriser les échanges » commente Anouk Legendre lors de la présentation du projet. Un grand espace commun qui réunit les habitants sera situé au dernier étage sous la toiture faites de capteurs solaires. Une sorte de belvédère donnant sur la ville ouvert à tous, « évitant ainsi que la plus belle partie de la tour ne soit réservée qu'aux plus fortunés ».

Ce projet sera conduit avec le Système de Formation Intégrée (SFI), un dispositif innovant créé par Elithis. Celui-ci vise à former in situ l’ensemble des acteurs d’une opération de construction afin de garantir leur implication, le respect du programme et les objectifs d’efficacité énergétique du projet. « Il favorise ainsi le décloisonnement des métiers, trop souvent observé sur le marché du bâtiment et source de retards et de non-qualités » déclare Thierry Bièvre qui a comme but principal, décliner cette technologie de tour à énergie positive ailleurs.

Le projet « ne coûtera pas plus cher à construire qu'un bâtiment normal », selon Thierry Bièvre, sans préciser le montant des travaux qui est en cours d'évaluation. La tour dont la construction débutera en 2014, prendra place dans l'écoquartier Danube, lui-même composante du projet urbain Deux-Rives qui vise à créer un nouveau quartier de 9000 logements et 8500 emplois jusqu'au Rhinet un peu au-delà dans la commune allemande riveraine de Kehl.

Bruno Poulard

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