ConnexionS'abonner
Fermer

Les professionnels mobilisés contre le risque de chutes de hauteur

Publié le 26 mai 2014

Partager : 

Alors que les chutes de hauteur restent encore aujourd’hui la première cause d’accidents graves et mortels dans le secteur du BTP, les professionnels lancent une nouvelle campagne de sensibilisation. Baptisée « travaux en hauteur, pas le droit à l’erreur », cette campagne donne plusieurs pistes aux professionnels pour se prémunir contre ce risque.
Les professionnels mobilisés contre le risque de chutes de hauteur - Batiweb

Dans le secteur du BTP, un professionnel fait une chute toutes les cinq minutes en France. Parmi les travailleurs les plus exposés : les ouvriers couvreurs, les charpentiers et les façadiers d’entreprises de petites tailles. Mais tout le secteur est concerné par ce risque majeur. Face à ce constat, les ministères du travail et de l’agriculture ainsi que plusieurs acteurs* du secteur se sont mobilisés afin de lancer une toute nouvelle campagne de prévention.

Dévoilée ce lundi, elle vise à sensibiliser les chefs d’entreprises  à travers trois automatismes à adopter : l’organisation du chantier, les équipements de protection ainsi que l’information et la formation des salariés.

« Le risque de chute de hauteur est un enjeu majeur pour le secteur. (…) Nous souhaitons accompagner les entreprises sur le terrain, les aider à identifier les actions nécessaires à la prévention et leurs proposer des aides pour leurs donner les moyens de les mettre en place », a expliqué Paul Duphil, directeur général de l’OPPBTP.

Partenariat de 4 ans entre la CNAMTS et l’OPPBTP

La CNAMTS et l’OPPBTP ont donc signé une convention nationale de partenariat d’une durée de quatre ans, « une innovation en soi » s’est félicité Yvon Créau, le directeur de prévention du CNAMTS.

L’objectif de cette convention est de coordonner les actions respectives de leurs réseaux, afin d’en améliorer les impacts. Elle vise à la fois les entreprises les plus exposées « en y associant également la maîtrise d’ouvrage », précise M. Créau.

Les deux partenaires s’engagent à agir autour de quatre axes : le conseil par le biais de la mutualisation de leurs outils respectifs, notamment le diagnostic réalisé en entreprise ou sur les chantiers ; la formation avec la mise à disposition de supports à la disposition des entreprises ; ou encore l’information et la documentation grâce à des supports de communication externe.

Deux aides financières supplémentaires

Enfin, deux aides financières ont été élaborées pour répondre aux besoins de prévention des entreprises du BTP : l’aide « Echafaudage + » et l’aide financière de l’OPPBTP.

Destinée aux entreprises du BTP de moins de 50 salariés, l’aide « Echafaudage + » permet à un chef d’entreprise d’acquérir un échafaudage à montage et démontage de sécurité. Plafonnée à 6 000 euros ou 3 000 euros en fonction du matériel choisi, l’aide s’élève à 40 % de l’investissement HT.

En option, les entreprises peuvent également bénéficier d’une aide à l’achat d’une remorque avec rack pour le transport de l’échafaudage, pouvant aller jusqu’à 8 000 euros. « Cette aide vise à équiper environ 1 000 entreprises sur les deux prochaines années », chiffre la CNAMTS.

Autre aide financière, celle de l’OPPBTP pour les entreprises n’ayant pas encore bénéficié du fond de subvention « amélioration des conditions de travail ». Ces subventions porteront sur les équipements dédiés au risque de chutes de hauteur, autre que les échafaudages (PIR, PIRL, quais de chargement/déchargement, passerelle, escaliers de chantier, équipements de protection des trémies et même certains équipements de protection indidisuelle anti chute…) avec 5 000 euros maximum pour un investissement de 15 000 euros.

Sauver des vies

Pour cette campagne, l’OPPBTP s’est refusé à donner un autre objectif que celui européen de faire baisser de 25 % les accidents graves et mortels sur les chantiers en  quatre ans. « L’intérêt est d’outrepasser ce qu’on a observé cette année dans un contexte général de baisse tendancielle », a toutefois précisé M. Créau.  

« Sauver des vies est l’enjeu principal de cette action. Derrière les mots, il y a des hommes », a conclu Yves Struillou à la tête de la direction générale du travail. En 2012, 17 435 accidents avec arrêts et 29 décès liés aux chutes de hauteur ont été recensés.

* la CNAMTS, Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, l’INRS, Institut national de recherche et de sécurité, la MSA Mutalité sociale agricole, le RSI Régime social des indépendants, la CNRACL, caisse nationale des retraites des agents de collectivités locales et l’OPPBTP, Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics. 

Claire Thibault
© Horst Schmidt - Fotolia.com

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.