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Le BIM, un véritable challenge organisationnel pour les acteurs de la construction (2/3)

Publié le 20 juillet 2015

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Avec l'arrivée du BIM dans les modes constructifs, industriels, architectes et éditeurs de logiciel ont dû revoir leur méthodes de travail et anticiper les tendances du marché. Tour d'horizon des difficultés d'adoption de la maquette numérique, à tous les niveaux de la chaîne de conception d'un bâtiment.
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Un BIM à deux vitesses ?

La principale difficulté du BIM réside surtout dans la gestion de la relation avec les différents clients car la maquette numérique nécessite un mode de travail collaboratif à tous les niveaux. « Il faut être très attentif à ce que ne se crée pas un BIM à deux vitesses, avec les gros constructeurs d'un côté et les artisans qui risquent de se trouver déconnecter de cette évolution », soulève Eric Weiland, directeur technique de Terreal. 

Le lien entre les marques et les clients finaux se fera sans doute principalement par les architectes.« L'architecte va vraiment redevenir le chef d'orchestre du projet et reprendre une place centrale dans la conception des projets, prédit Emmanuel Di Giacomo, responsable technique avant-vente AEC Architecture pour Autodesk France. Tout est paramétrable, c'est ça qui est intéressant. D'autant qu'on peut faire des choix plus objectifs, en anticipant par exemple le retour sur investissement ».

D'autre part, le développement du BIM a créé une nouvelle organisation au sein des agences. Le travail est désormais collaboratif. « L'un travaille sur tous les « intégrés » (cloisonnement, gaines, agencement des appartements), l'autre sur les façades et les ouvertures (sols, façades, structure). Chacun travaille ainsi sur une partie du bâtiment, mais en volume. Le découpage du travail dans l'espace se fait désormais en 3D et non plus en 2D. Cela ne change pas tant que ça nos habitudes mais nous pouvons davantage visualiser l'évolution des surfaces, faire un contrôle plus précis du projet et avoir une vision plus globale », affirme Olivier Lecquerc, architecte au sein de l'agence Air Architectures. Un nouveau métier est même né : le BIM Manager, une personne chargée de contrôler, vérifier et valider la maquette numérique.

Entre investissement pour les uns, gratuité pour les autres

Reste que le passage au BIM demande un premier investissement de la part des architectes, que tous ne pourront peut-être pas se permettre, entre le matériel informatique, le logiciel, la formation etc. « Un logiciel BIM coûte en moyenne 3 000 euros même s'il existe des versions « light » moins chères. Ces versions ne permettent souvent pas de travailler en collaboratif, ce qui gomme finalement tout l'intérêt du BIM », explique Olivier Leclercq qui regrette notamment que le marché des logiciels BIM soit monopolisé par un seul groupe. « Nous sommes du coup à la merci du marketing et des mises à jour de logiciel obligatoires et payantes », dénonce-t-il.

Pourtant, les créateurs de logiciels font des efforts de leur côté pour rendre accessible leur logiciel au plus grand nombre. « Il reste beaucoup à faire, notamment au niveau de l'éducation des futurs professionnels, en collaboration avec les écoles d'architecte et les ingénieurs », note Emmanuel Di Giacomo. « C'est pourquoi, pour faire avancer les jeunes générations, nous donnons nos logiciels gratuitement aux étudiants depuis octobre dans les écoles. L'objectif à long terme, c'est aussi de parvenir à séduire cette génération qui ne trouve peut-être pas encore le bâtiment suffisamment attractif »

Claire Thibault

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