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Offres anormalement basses : « l'exaspération des architectes n'en finit plus »

Publié le 10 février 2014

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Les offres anormalement basses (OAB) constituent le cheval de bataille de nombreuses équipes de maîtrise d'ouvrage. Cette semaine, ce sont les architectes, affiliés à l'Unsfa, qui montent aux créneaux pour dénoncer les honoraires en dessous des normes. Dans un courrier adressé aux préfets, ils leur demandent d'exercer leur contrôle de légalité et de fournir des informations aux collectivités territoriales pour mettre un terme aux dérives du système.
Offres anormalement basses : « l'exaspération des architectes n'en finit plus » - Batiweb

C'est dans un courrier adressé cette semaine aux préfets de leurs départements et régions que les architectes entendent faire part de leur mécontentement et d'une « exaspération qui n'en finit plus dans la profession » selon les termes de Marie-Françoise Manière, présidente de l'Union nationale des syndicats d'architectes (Unsfa).

Au coeur de leurs revendications, la lutte contre les offres anormalement basses (OAB) souvent pratiquées dans la maîtrise d'ouvrage public. « Suite à la mise en place d'un observatoire des pratiques sur deux ans, nous avons constaté une dérive complète dans la profession. Il y a une réelle confusion et des pratiques douteuses à bannir », explique Marie-Françoise Manière qui souhaite alerter « sur les dangers d'un pressurage persistant de la maîtrise d'oeuvre ».

Ce mardi 11 février, les 60 syndicats locaux affiliés à l'Unsfa sont donc invités à envoyer le même jour, un même courrier, à chaque préfet pour les « forcer à réagir ».

La qualité d'ouvrage en baisse, les défaillances d'agence d'architectes en hausse

En effet, « une maîtrise d'oeuvre sous-rémunérée et des entreprises choisies uniquement sur le prix le plus bas génèrent, in fine, des risques importants pour la qualité de l'ouvrage. Le coût de la maîtrise d'oeuvre n'impacte qu'à hauteur de 2 % le coût global du cycle de vie d'une construction alors qu'elle crée une valeur ajoutée sur le long terme », rappelle le communiqué de l'Unsfa.

Sans oublier l'impact direct sur la santé des entreprises du BTP et des agences d'architectes. « Nous avons une recrudescence terrible d'agences d'architectes qui nous appellent tous les jours pour nous faire part de leurs difficultés. Et il y en a de plus en plus qui font faillite », s'inquiète la présidente de l'Unsfa.

Par cette action de masse, le syndicat souhaite que les préfets exercent leur contrôle de légalité sur les futurs ouvrages et garantissent le bon usage du Code des Marchés Publics et de l’ensemble des textes réglementaires.

« Nous voulons rencontrer les préfets pour trouver des solutions. Nous leur remettrons notamment le guide de la maîtrise d'oeuvre pour qu'ils fassent un travail de pédagogie auprès des collectivités territoriales en leur montrant que choisir le prix le plus bas n'est pas la bonne solution », commente la présidente.

Dans la foulée, le syndicat entend compléter son action par l'envoi d'un autre courrier à l'ensemble des grands donneurs d'ordre, présidents des collectivités locales et territoriales et bailleurs sociaux. « Si nous ne parvenons pas à faire bouger les choses, nous mobiliserons alors l'ensemble de la maîtrise d'oeuvre, les ingénieurs et les maîtres d'ouvrage », conclut Marie-Françoise Manière.

Claire Thibault
© apops - Fotolia.com

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