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Le stress, véritable point noir du BTP (enquête)

Publié le 26 mars 2018

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Carton rouge pour les dirigeants des entreprises du secteur de la construction ! D’après une étude récemment publiée par ADP, spécialiste de la gestion RH, 94% des salariés du BTP européens seraient stressés entre une fois par jour et une fois par mois. Pire encore, un patron sur deux serait moyennement, voire pas du tout, concerné par le bien-être mental de ses employés. Décryptage.
Le stress, véritable point noir du BTP (enquête) - Batiweb
En fin d’année dernière, la Capeb s’engageait en faveur du bien-être des chefs d’entreprise du bâtiment, notamment à travers l’organisation de séminaires visant à renforcer la prévention des risques. Grands oubliés de cette initiative, les salariés ont pu prendre la parole grâce à une enquête menée par ADP, spécialiste des services pour la gestion des Ressources humaines.

Cette dernière vient d’ailleurs de livrer ses résultats, centralisés dans le vaste rapport « The Workforce View in Europe 2018 », qui s’est intéressé à la thématique du bien-être au travail vue par les employés à l’échelle européenne. 9 908 professionnels issus de 8 pays différents, dont la France, ont ainsi répondu à cette étude.

Des salariés particulièrement exposés au stress...

Un constat ressort tout particulièrement des résultats de ce sondage, à savoir que le stress est omniprésent en Europe. « Près d’un salarié européen sur cinq (18%) affirme souffrir quotidiennement du stress, soit une hausse de 5% en un an », relate le rapport. En France, ce taux monte même à 20%, à égalité avec le Royaume-Uni, et juste derrière la Pologne (27%).

« Plus préoccupant encore, trois salariés européens sur dix (30%) se sentent tellement stressés qu’ils envisagent de changer d’emploi, un chiffre qui atteint 37% chez les moins de 35 ans », poursuit ADP. « Le stress semble diminuer à mesure que les salariés vieillissent, avec plus d’un tiers (37%) des 16-24 ans qui envisagent de changer de poste en raison du stress, contre seulement 17% des 55 ans et plus. »

Si le stress est donc bien présent dans le domaine professionnel, il se fait d’autant plus ressentir dans le secteur du BTP ! En Europe, 94% des salariés des marchés de l’architecture, l’ingénierie et la construction souffriraient de ce mal entre une fois par jour et une fois par mois. Le secteur occupe ainsi la première place du classement, devant la manufacture, la santé et les soins (tous deux à 92%), les media et le marketing (91%), et les services financiers (90%).

En France, la région francilienne est particulièrement touchée par le stress, cité par 93% des professionnels. Le Sud-Ouest arrive en seconde position (91%), suivi de près par le Sud-Est (88%), le Nord et le Centre (85%). Avec 84% des suffrages, l’Est et l’Ouest ferment ce classement peu glorieux.

...et des patrons pas assez impliqués

Le stress au travail amène néanmoins une autre problématique, cette fois relative à la gestion de ce mal-être. Et là encore, le rapport n’est guère optimiste. « Les résultats suggèrent qu’il reste du chemin à faire, avec 14% des personnes interrogées estimant que leur entreprise ne s’intéresse pas du tout à leur bien-être mental, et un peu plus d’un tiers (34%) qu’elle s’y intéresse peu (entre un et quatre sur une échelle de dix points) », relate ADP.

Sans surprise, le secteur du BTP suit la tendance. À l’échelle européenne, 15% des salariés considèrent que leur patron ne se préoccupe pas du tout de leur bien-être mental. Sur une échelle de un à cinq points sur dix, cet indicateur monte même à 50,6%. En comparaison, la France fait - presque - figure d’exception : 6,40% des employés estiment que leur entreprise ne s’intéresse pas à leur bien-être mental (soit un total de 42,3% sur une échelle de un à cinq sur dix points).

Quoiqu’il en soit, ADP rappelle que le stress est « une source de préoccupation permanente, qui doit être maîtrisée ». « Devant des rapports montrant une hausse des maladies mentales en Europe, les employeurs doivent commencer à s’intéresser activement au bien-être de leurs salariés. Cela signifie mettre en place des canaux de communication ouverts entre la direction et le personnel, donner aux salariés la flexibilité nécessaire et envisager des actions plus formelles comme des programmes de santé au travail et d’aide aux salariés », recommande le rapport. À bon entendeur.

Fabien Carré
Photo de Une : ©Fotolia

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