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«Le solaire a subi une campagne de dénigrement»

Publié le 01 août 2012

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Si les Français sont bien souvent prêts à faire des travaux d'économies d'énergies dans leur logement, plusieurs freins subsistent. Notamment un dispositif de prêt à taux zéro trop long et trop complexe, nous explique Stéphane Maureau, pdg d'Evasol, qui commente un observatoire BVA sur le sujet.
«Le solaire a subi une campagne de dénigrement» - Batiweb
Que peut-on retenir de cette enquête en terme de ressenti ?

Ce que confirme l'enquête, c'est que les économies d'énergie sont un sujet de préoccupation croissant pour les Français. Et ce de façon croissante depuis 2007. Plusieurs observations peuvent être faites. La progression du coût des énergies actuelles et futures va empirer. La hausse du prix de l'électricité de 2% annoncée la semaine dernière le prouve. Mais un moratoire sur le prix du gaz serait illégal. Ce sont des effets d'annonce. Par ailleurs, les Français ont l'impression de manquer d'informations. Que ce soit l'info générale (presse, web, etc.) ou l'aide à la décision. Ils se sentent perdus.

Comment l'information officielle pourrait-elle être améliorée ?

Elle devrait être plus efficace. La difficulté de ce domaine, c'est qu'il n'y a pas de réponse générique. Cela dépend de la maison. Les Espace Info Energie existent, mais ils diffusent des généralités, des brochures de l'Ademe... L'image des panneaux solaires a été fortement dégradée, par une campagne de dénigrement cherchant à démontrer que cette solution n'était plus intéressante, en raison des prix de rachat de l'électricité. Mais c'est oublier qu'à la baisse des aides succède une baisse des prix d'installation. Ce qui est positif.

Quels sont les autres freins rencontrés par les Français ?

Bien souvent ils se rendent compte qu'effectuer des travaux pour les économies d'énergie serait rentable. Mais ils ont des problèmes pour les financer. C'est pourquoi nous pensons qu'il faudrait mettre en place un dispositif de prêt à taux zéro ou fortement réduit (à 1,5% par exemple). Mais il devrait être simple et rapide. Le PTZ aujourd'hui est une usine à gaz. De notre enquête il ressort aussi que 23% des interrogés n'ont pas envie d'emprunter et que 24% jugent stressant des travaux à la maison.

Dans ce contexte, quelle stratégie mettez-vous en œuvre ?

Nous proposons aux clients particuliers un diagnostic et des conseils en matière d'économies d'énergie. Nous le faisons avec pragmatisme. Il ne s'agit pas de transformer une passoire thermique en logement BBC. Le but est d'améliorer la facture énergétique. 42% des personnes sont séduites par cette étape. Et après réalisation des travaux, 93% des clients recommanderaient à leurs amis de faire des travaux.

La nouvelle équipe gouvernementale a-t-elle pris les choses en main ?

Point positif, la Commission Bâtiment du Grenelle de l'Environnement a été reconduite, avec le même président, Philippe Pelletier. La nouvelle équipe du Ministère de l'Ecologie semble de son côté avoir bien identifié la question d'un financement adapté. Mais une nouvelle baisse trimestrielle des tarifs de rachat de l'électricité photovoltaïque, inadaptée à nos métiers, crée une instabilité qui va nous tuer. Face à cette baisse applicable au 1er juillet, je tire le carton rouge !

Des progrès ont tout de même été fait dans notre domaine...

En effet un travail formidable a été fait avec le Grenelle, qui a participé à sensibiliser les Français, même s'ils ne passent pas forcément à la phase achat. L'étiquette énergétique sur les ventes de biens immobilier est également une bonne avancé. La priorité a été donnée à la construction neuve. Mais on a oublié de relativiser : 70% des logements qui seront habités en 2050 existent déjà aujourd'hui. Il faudrait donc mettre l'accent sur la rénovation. Un débat existe autour de la possibilité de la rendre obligatoire. Je ne juge pas cela très réaliste. Par contre, une incitation pourrait l'être car faire des travaux, c'est rentable. Il faut aider les gens à emprunter, car 80% n'ont pas de cash. Les travaux sont financés par les économies d'énergies qu'ils procurent. De plus, cela crée de l'emploi non délocalisable, ainsi que du pouvoir d'achat.

Propos recueillis par Laurent Perrin

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