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Sécurité sur les chantiers : la création d'un lot « Sureté » revient sur le tapis

Publié le 16 mars 2015

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A Marseille, la fédération du BTP 13 tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme. Face à la recrudescence d'actes de délinquance sur certains chantiers du BTP des Bouches-du-Rhône, elle demande au Conseil départemental d'examiner la faisabilité d'un lot « Zéro ». Cette mesure viendrait en complément de la création en janvier dernier d'un Groupe Local de Traitement de la Délinquance par le Tribunal de Grande Instance. Explications.
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Chantage à l'embauche, rackets, intimidations... Les actes de délinquances sur les chantiers du BTP sont monnaie courante à Marseille, et les menaces sur les entreprises « quasi-quotidiennes » lorsque les chantiers sont « situés en Zone de Sécurité prioritaire », précise la fédération du BTP 13 qui, à l'approche des élections départementales, a décidé de réagir.

Parmi les dix propositions qu'elle formule, l'une concerne spécifiquement la sécurité sur les chantiers. Son idée : créer un lot « Sûreté, dit lot « Zéro ». Concrètement, il s'agit de définir un « lot » supplémentaire à ceux traditionnellement référencés dans le cahier des charges afin que le coût de la sécurité soit pris en compte dès les appels d'offre.

« Face à la recrudescences d'actes de délinquances (…), il devient primordial de se pencher sur la question de la prise en charge, en amont, de l’ingénierie et du coût des mesures indispensables à la sûreté des chantiers et à la sécurité des personnels », explique la Fédération BTP 13 dans un communiqué.

Avant de mettre en pratique ce dispositif de façon définitive, la Fédération du BTP 13 demande que sa faisabilité soit examinée par le Conseil Départemental, et expérimentée notamment dans le cadre de ses différents chantiers. En effet, la définition d'un lot « Zéro » « a souvent été imaginée sans être retenue pour l'instant », déplore la Fédération BTP 13.

Un Groupe Local de Traitement de la Délinquance

Le 21 janvier dernier, le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Marseille a effectué un pas significatif dans la prévention de la délinquance sur les chantiers du BTP. Un Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) a en effet été mis en place sous son autorité. Le GLTD de Marseille sera piloté par André Ribes, procureur adjoint, l'un des principaux adjoints de Brice Robin.

« Cette désignation traduit la volonté du Parquet de Marseille d’apporter une aide significative au « Pacte de cohésion et de solidarité pour Marseille », mis en œuvre en septembre 2012 par le Gouvernement » qui contient notamment un volet sécurité,s'est réjoui la Fédération dans son communiqué.

Le GLTD est un outil d’action territoriale affinée sous la conduite du Procureur de la République qui consistera à créer un lien d’échanges privilégiés en mutualisant les actions administratives, policières et judiciaires, en les coordonnant entre elles pour exercer en un temps donné, sur un territoire ciblé et prioritaire, une réponse globale et rapide face à une situation posant un trouble particulier.

A Marseille, cette délinquance amène souvent les entreprises « à ne pas répondre à des marchés publics et à des appels d’offres sur certains territoires sensibles, ce qui porte atteinte au principe d’égalité ce que la Profession entend toujours devoir respecter », justifie la fédération BTP 13.

Sécurité sur les chantiers de l'ANRU

Un GLTD peut être créé par le Parquet à son initiative, soit pour répondre à une délinquance identifiée sur des territoires prioritaires, soit de façon thématique, comme à Marseille, pour mieux prendre en charge la prévention et la lutte contre une délinquance dont les formes mafieuses portent atteinte aux entreprises du BTP (vol-racket-chantage à l’emploi…).

Il devrait surtout permettre aux chantiers de l’ANRU qui vont monter en puissance à Marseille en 2015, de pouvoir se dérouler dans les meilleures conditions de sécurité. En amont de chaque chantier, une des commissions du GLTD aura vocation à rassembler tous les éléments d’exposition à la délinquance, signalements et autres repérages qui permettront d’évaluer les besoins policiers et judiciaires à déployer pour prévenir toutes sortes de délinquance ou pour y mettre un terme.

La problématique des vols sur les chantiers n'est pas spécifique aux Bouches-du-Rhône. Depuis 2008, le bureau national de la FFB a mis en place un dispositif baptisée « Ras le vol ! » et menée notamment une opération pilote en région parisienne faisant appel à la technologie RFID ( Radio Frequency Identification).

C.T
© monregard - Fotolia

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