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A Paris, le Pont d’Iéna retrouve son équilibre

Publié le 09 février 2016

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Le Pont d’Iéna est l’un des ponts les plus emblématiques de la capitale française. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1975, il relie le Trocadéro à la Tour Eiffel. Mais si le pont ne perd pas de son charme, il s’est fortement dégradé au fil du temps. En effet, les piles du pont présentent un affaissement de plusieurs centimètres. Spie Fondations a d'ores et déjà entamé une intervention sur et dans l’eau, afin de sauver ce pont mythique de l’enlisement.
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Il doit son nom et sa construction à Napoléon Bonaparte : le pont d’Iéna rend hommage à la bataille remportée à Iéna (Allemagne) le 14 octobre 1806 sur l’armée prussienne.

Construit en 1814 face à l’école militaire, le pont d’Iéna relie le Trocadéro à la Tour Eiffel, et chaque jour, ce sont des milliers de passants et d’automobilistes qui l’empruntent.

D’une longueur de 155 mètres, il se présente sous la forme de trois ouvrages parallèles qui regroupent 5 arches de 28 mètres de portée respective reposant sur 4 piles et 2 culées.

L’ouvrage central est un pont en maçonnerie fondé sur une centaine de pieux bois par pile, tandis que les deux ouvrages latéraux, construits en 1937, sont fondés sur des pieux en béton armé ancrés plus profondément dans les argiles plastiques.

Un tassement de plusieurs centimètres

La section des ouvrages d’art de la Ville de Paris a noté des tassements de plusieurs centimètres sur les piles de l’ouvrage central du Pont. Ces tassements ont pour conséquence la rotation des poutres métalliques reliant l’ouvrage central avec les deux extensions latérales.

Une intervention s’est alors rapidement imposée afin de mettre fin au phénomène, consolider la maçonnerie des piles et assurer la pérennité de l’ouvrage.

La société Spie fondations, filiale du groupe de construction Spie Batignolles, a été choisie pour mener à bien le chantier et procéder au renforcement des piles.

Une intervention sur et dans l’eau

Une série d’études géotechniques et structurelles engagées par la section des ouvrages d’art de la Ville de Paris a permis de déterminer la solution la plus à même de stopper les phénomènes de tassement.

« Des travaux subaquatiques de reprise en sous-œuvre par micropieux, ainsi que la mise en place de cerclages métalliques précontraints autour de chacune des piles existantes » ont ainsi été préconisés.

Au cours de l’été 2015, les équipes de Spie fondations ont travaillé sur et dans l’eau, avec leur partenaire OCan, spécialiste des travaux subaquatiques, pour identifier les pieux, installer les cerclages métalliques et réaliser les 4 tirants précontraints horizontaux traversant la pile au droit de chaque cerclage.



« Le repérage préalable des pieux bois avait pour objectif de s’assurer de ne pas les traverser lors de la réalisation ultérieure des micropieux », explique la société Spie Fondations.

Pour ce qui est des cerclages, ils ont été réalisés à raison de trois cerclages métalliques précontraints par pile, répartis sur la hauteur de la maçonnerie. Les cerclages placés sous le niveau de la Seine, ont fait l’objet d’une protection spécifique anticorrosion.

Retravailler l’ouvrage d’origine

La seconde étape du chantier consiste à reprendre en sous-œuvre, 3 des 4 piles de l’ouvrage d’origine, au moyen de 12 micropieux par pile.  Et pour mettre en œuvre chacun de ces micropieux, la méthodologie adoptée par Spie fondations a été :

- La réalisation d’un carottage de 220 mm de diamètre au travers de la maçonnerie sur les 14 m de hauteur de la pile,

- Le forage du micropieu en diamètre 200 mm jusqu’à 46 m de profondeur,

- L’injection d’un coulis de scellement à l’intérieur du forage,

- La réalisation d’une armature tubulaire,

- et la phase complémentaire d’injection sous-pression afin d’assurer la qualité du scellement.


Les micropieux reprennent chacun une charge de 325 tonnes. Ancrés à 46 mètres de profondeur, dans les Marnes de Meudon, ils sont disposés entre les pieux bois existants précédemment repérés.

Chaque micropieu est donc équipé d’un tube d’armature tubulaire de 140 mm de diamètre et de 20 mm d’épaisseur, explique Spie fondations. Dotés de renforts d’adhérence sur toute la hauteur de maçonnerie, les tubes sont également pourvus de pastilles au droit du terrain destinées à la réalisation des injections.

Les travaux, dont le coût total dépasse le million d'euros, devraient s’étaler sur 8 mois et comprennent non seulement la mise en œuvre des micropieux mais également la remise en état de la chaussée. Lors des travaux de perforation, les éventuels mouvements de l’ouvrage sont contrôlés à travers la réalisation régulière de mesures topographiques précises.

En 2017, une fois les tassements des piles terminés, des travaux seront également effectués au niveau des douelles où la encore certains désordres ont été observés.

Fiche Technique

Maître d’Ouvrage : Mairie de Paris

Maître d’Oeuvre : Mairie de Paris – DVD – Service du patrimoine de voirie - Section des ouvrages d’art

Mission géotechnique – supervision de l’exécution des travaux : GEOS

Entreprise : Spie fondations

Date de signature du marché : Juin 2015

Démarrage des travaux :
Cerclage des piles : juillet 2015
Micropieux : travaux préparatoires fin 2015 et démarrage du chantier en janvier 2016

Montant des travaux : 1.3 millions € HT Durée des travaux : 8 mois


R.C
Photos : ©Spie Batignolles

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