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« Mission », le retour

Publié le 08 mars 2004

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Concilier mouvement de foi, développement durable et exploit architectural : la tâche de André Accetta, responsable de la construction du monastère cistercien de Koutaba au Cameroun, ne sera pas facile.
« Mission », le retour  - Batiweb
L’abbaye cistercienne d’Aiguebelle dans la Drôme ne rechigne pas à se lancer dans des projets dignes d’un autre siècle. Ainsi, le chantier compliqué que représente la construction d’un monastère au Cameroun entre dans son ambition. L’histoire commence en 1968, lorsque quelques moines cisterciens s’installent dans l’ancienne plantation de café de Koutaba, qui date de l’époque de la colonisation allemande. Jusqu’à ce jour, il y produit un café qui reste la principale ressource économique du monastère. Actuellement la communauté compte vingt frères dont la moyenne d'âge est de trente ans. Deux européens partagent la vie de 18 Africains originaires de 4 nationalités et 9 ethnies différentes.

Les locaux de la plantation leur ont permis de s'enraciner dans cette région si particulière d'Afrique. Aménagés au fur et à mesure des besoins du moment et sans véritables plans, ils sont aujourd’hui trop exigus pour la communauté. Et surtout, cet ensemble précaire ne constitue pas un cadre propre à structurer la vie monastique. Actuellement, ces locaux sont non seulement inadaptés pour la communauté, mais ils empêchent son accroissement et restreignent son expression liturgique.

Le défi de donner naissance à un tout nouveau monastère dans un contexte pour le moins isolé a été relevé en 2000 par l’abbaye d’Aiguebelle dans la Drôme. Celle-ci s’est lancée un grand projet immobilier financé entièrement par les dons des fidèles. Pour cela, un site Internet et plusieurs campagnes de sensibilisation du public ont été lancées. Le monastère Koutaba, au Nord-Ouest du Cameroun, sera un grand chantier dans tous les sens du terme. Dans un premier temps, la construction d’un mur de clôture, des cellules et des principaux lieux réguliers de la communauté permettra aux moines de vivre dans les nouveaux bâtiments tout en priant dans une chapelle provisoire aménagée dans ce qui deviendra par la suite la bibliothèque. Ce n’est qu’au cours d’une deuxième étape qu’aura lieu la construction d’une véritable église monastique. Tout l'espace sera ainsi ordonné en fonction de la vie fraternelle de prière, de lecture et de travail. La totalité des travaux a été estimée à 3,4 millions d’euros.

Au-delà des aspects religieux, la construction de l’abbaye constitue une réelle opportunité pour les habitants de la région. Une centaine de familles seront employées sur le chantier, et ce pendant au moins six ans. Le responsable du projet, André Accetta, a mis l’accent sur l’exploitation de toutes les ressources locales. Tous les matériaux de construction seront pris sur place. Le monastère sera donc construit de millions de briques de terre latéritique et de parpaings en béton de pouzzolane réalisés sur place, à partir de matériaux abondants dans la région. Pour l’instant, peu de détails architecturaux ont été dévoilés : ont sait néanmoins que le nouveau monastère va concilier la simplicité cistercienne avec l’habitat traditionnel africain. Toutefois, vu l’ampleur du projet, la forme des toits en chaume ne devraient pas en faire partie. Mais en Afrique, les moines ont des idées…

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