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Marc Mimram propose d'habiter l'infrastructure

Publié le 21 octobre 2008

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En marge d'une conférence sur le béton à l'Université de Columbia (New York), Marc Mimram, spécialiste des ponts et passerelles, présente une étude consacrée aux ponts habités en partenariat avec Lafarge. L'idée : réinvestir la dimension horizontale en y voyant une structure habitable.
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Shanghai, Sao Paulo, Dubaï,... dans cet univers urbain de plus en plus dense, la question des flux et de l'organisation de la mobilité invite l'architecte à repenser la ville et à donner du sens à chaque élément qui vient la façonner. "Si l'infrastructure est le plus souvent vécue comme un mal nécessaire, elle conditionne pourtant largement la question urbaine et préfigure l'aménagement de la cité", note le groupe Lafarge dans un communiqué.

L'architecte Marc Mimram propose ainsi de reconsidérer le rôle du pont en "habitant l'infrastructure", de penser celle-ci comme un bien collectif, un «lieu commun» de socialisation et de partage, au cœur de la ville. "Devenue territoire, l'infrastructure permettrait ainsi de créer une rencontre entre les acteurs de chacune des rives. Porteur de sens, le pont permettrait une appropriation de la part des communautés vivant de part et d'autre, suggérant une image apaisée de la dimension métropolitaine", explique l'auteur de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor à Paris (ex-passerelle Solferino, 1999).

Recoucher la ville

"Il nous faut regarder le pont comme on regarde la tour, sous la forme d'une structure habitable dont l'horizontalité se substitue à la verticalité", ajoute l'architecte français. "Après la ville dressée découverte à Manhattan par Céline dans Voyage au bout de la nuit, dépeinte comme ‘debout, absolument droite et raide à faire peur', l'idée poursuivie est de recoucher la ville en profitant de l'atout du franchissement".

L'idée n'est pas d'apporter une réponse unique à cette problématique, "car le pont est forcément un projet enraciné dans un paysage et une réalité socio-économique locale" précise Lafarge. Ainsi à La Courneuve, où la banlieue est isolée du centre et séparée de son parc par un tracé autoroutier, il s'agit de tisser un nouveau lien urbain par le biais d'un «pont-paysage» inspiré des deux territoires qu'il relie. A Shanghaï, un «pont-toit» offre un nouvel espace public dans une ville emmêlée dans ses infrastructures routières. A New York, le pont devenu structure d'accueil dépasse sa fonction de transit pour s'ouvrir sur d'autres enjeux urbains et dépasser la problématique d'espace et de densité. A Moscou enfin, le pont habité s'inscrit dans l'urbanité, au dessus même du fleuve qui a vu naître la ville, tel un nouveau Ponte Vecchio.

Laurent Perrin

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