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Wicona : quelles exigences pour la ville de demain ?

Publié le 08 juin 2017

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Ce jeudi 8 juin se tenait une grande conférence Wicona, au cours de laquelle le sujet ô combien primordial de la ville de demain était à l'honneur. En effet, dans un monde où 70% de la population sera urbaine, et sachant que les villes sont responsables de 45% de la pollution, comment construire la ville de demain ? Réponse avec Wicona, qui présentait aussi ses futures innovations pour Batimat 2017.
Wicona : quelles exigences pour la ville de demain ? - Batiweb
Dans un monde où 50% de la population vit en ville, la question de la planification urbaine se pose. Mais qu’en sera-t-il lorsque ce pourcentage s’élèvera à 70% voire plus ? Comment s’adapter à cette métamorphose rapide ? Qu’est-ce que ce changement de population entraînera comme conséquence vis-à-vis de notre vision de la cité ?

C’est à ces questions que le Dr Werner Jager, spécialiste de la ville de demain et de l’enveloppe du bâtiment et premier intervenant de la conférence Wicona, a voulu apporté des réponses. « Il faut avoir un plan bien établi, avec une vision sur le long terme, et une réelle volonté politique derrière », a-t-il affirmé, prenant en exemple les plans du Grand Paris, dont il a loué les objectifs « difficiles à atteindre, mais ambitieux ».

En 2050, 70% de la population sera en ville, ce qui entraînera naturellement une augmentation de la pollution, qu’il sera nécessaire de réduire. M.Jager a également rappelé que l’augmentation de la population rendra bien plus difficile qu’aujourd’hui la réalisation des grands chantiers, d’où l’importance de les réaliser dès que possible.

Des immeubles villages

L’augmentation de la population va entraîner l’augmentation du nombre et de la taille des immeubles (car plus de surface signifie plus de facilité à intégrer des solutions innovantes). Ces derniers, qui concentreront désormais la majeure partie de la population, devront donc être capables de subvenir de manière quasi autonome aux besoins des habitants. « Ils devront compter des logements, mais aussi des bureaux, centres commerciaux, restaurants, parkings, espaces verts et tout ce dont a besoin un citadin », a-t-il expliqué devant un plan en tranche d’un immeuble de demain, entièrement connecté et produisant en partie sa propre consommation énergétique.

Mais, lorsque l’on met ses œufs dans le même panier, il faut bien le protéger, d’où l’importance, dès aujourd’hui, de rénover le parc existant et de protéger les villes contre les éléments extérieurs.

Une ville moins nocive pour l’humain

Entre le bruit, la pollution, le smog et le stress, vivre en ville n’est pas chose facile, et la situation risque d’empirer si aucune mesure n’est prise. Les nuisances sonores par exemple (bruit de circulation, voisinage), qui atteignent parfois 75-80 décibels en permanence, impactent durablement la qualité de vie. Avec la densification urbaine à venir, des fenêtres et des murs avec une isolation acoustique performante seront indispensables.

De même, les particules fines (smog) sont responsables chaque année de plusieurs millions de morts dans le monde. La ville de demain devra donc à tout prix diminuer le smog, ou s’en protéger, avec des matériaux et des façades étanches capables d’éviter la condensation de la poussière, et en recourant aux voitures électriques, moins polluantes et bruyantes. L’augmentation de la température est également un point important. Les centres-villes sont plus chauds de 6 à 7 degrés. « Il faut lutter contre ces îlots de chaleur », a affirmé M.Jager, prenant en exemple la ville de Séville et ses bâches servant à faire de l’ombre dans la rue. Le spécialiste est revenu point par point sur tous ces détails, invisibles aux yeux des habitants et que l’on oublie souvent, mais qui sont indispensables.

Qui dit immeubles plus grands et plus peuplés amène forcément la problématique de la ventilation, ainsi que de la sécurité, notamment anti-incendie (350 000 feux de bâtiments par an en moyenne rien qu’en France) et de protection contre le vent, qui seront un enjeu primordial dans un monde où la verticalité des villes sera de plus en plus grande, et où les catastrophes naturelles (comme une tempête ou un tremblement de terre) auront des conséquences potentiellement bien plus dramatiques, compte-tenu de la densité de population.

En clair, ce n’est pas simplement notre manière de vivre qu’il faudra échanger, mais également notre manière de concevoir l’espace où l’on vit.

François Tassain
photo de une : @WiconiaUK (Twitter)

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