Végétalisation des villes : de la nécessité d’aller plus loin

L’Observatoire des villes vertes publie sa 17ème enquête. Cette fois-ci, le sujet porte sur la gestion des sols par les villes.
Pour cette enquête, 32 collectivités ont répondu entre le mois d’avril et mai 2025.
Les résultats de l’étude révèlent un paradoxe, puisque si 93 % des villes reconnaissent l’importance des sols, seules 33 % en font une priorité stratégique.
En effet, elles seraient seulement 13 % à suivre la biodiversité de leurs sols, et 25 % à réaliser des diagnostics et cartographies de leurs sols.
Plus inquiétant : 6 % n’auraient pris aucune mesure en faveur de la biodiversité.
L’Observatoire des villes vertes note par ailleurs que 83 % des collectivités ne connaissent pas l’existence de la plateforme QUBS, qui permet d’observer et évaluer la biodiversité des sols.
Parmi les priorités identifiées par les villes : la bonne croissance des végétaux (pour 80 %), les enjeux liés à l’eau et à l’infiltration (63 %), la biodiversité (60 %) et la résistance au stress hydrique (50 %).
Une prise de conscience qui doit se traduire par des actes
Dans les faits, les communes adoptent largement la végétalisation et le paillage (pour 93 %) et la désimperméabilisation des sols (90 %), mais les démarches plus techniques restent minoritaires.
Les collectivités pointent plusieurs freins pour mettre en place une stratégie ambitieuse, à commencer par les contraintes budgétaires (pour 46 %), la pression foncière (46 %) ou encore le manque d’expertise technique (40 %).
« La préservation des sols urbains ne peut plus se contenter de mesures superficielles, elle doit devenir un pilier stratégique de la résilience de nos villes. Sans un cadre réglementaire et financier véritable, couplé à un renforcement des expertises au sein des collectivités, nous ne pourrons pas relever le défi de la ville verte de demain », estime Laurent Bizot, co-président de l'Observatoire des villes vertes et président de l’Union nationale des entreprises du paysage (UNEP).
L’Observatoire des villes vertes constate toutefois que certaines villes lancent des initiatives intéressantes. Ainsi, Reims s’est fixée pour objectif de proposer un espace vert à moins de 300 mètres de chaque logement et de renaturer les anciennes friches du Port Colbert.
De son côté, la ville de Montpellier met l’accent sur la désimperméabilisation des cours d’écoles et la mise en place de jardins de pluie.
Par Claire Lemonnier