A Jussieu la tour centrale renaît de son amiante
Choisi à l'issue d'une consultation, l'équipe de maîtrise d'œuvre a protégé les couloirs d'évacuation par des portes et des cloisons fixes coupe feu. A l'extérieur, elle a proposé une signalétique appuyée sur la structure béton, en forme de double-hélice d'ADN, qui une fois mise en lumière produit le soir venu un éclairage du plus bel effet. "Il est à noter que cet éclairage ne consomme en moyenne que 121 kWh par nuit représentant une dépense de l'ordre de 4 € par soir", précise le bureau d'étude COTEBA. Du 24ème étage, outre la vue décoiffante sur la capitale, on aperçoit les couvertures en ETFE (éthylène tétrafluoroéthylène) des patios de deux des bâtiments du campus. "Le désamiantage suit son cours et s'achèvera d'ici quelques années", nous dit Michel Zulberty, directeur général de l'EPCJ, l'établissement public du campus de Jussieu.
Avec 6.500 m² de surface utile pour 11.000 m² de SHON, la tour "Zamansky", du nom d'un doyen de ce campus, n'affiche pas un ratio affriolant, du fait du noyau central cité plus haut. "Toutes les installations techniques ont été refaites à neuf. Les bureaux ont un traitement d'air double flux, les unités terminales sont des ventilo-convecteurs situés au droit des circulations", précise le bureau d'étude. Les installations techniques (sous-station de chauffage et centrales de traitement d'air) sont situées dans des locaux techniques au 10ème étage, la tour ayant été totalement désamiantée avant le début des travaux de réhabilitation.
Enfin, en matière de sécurité incendie, la solution retenue pour assurer la stabilité au feu requise par la réglementation (deux heures pour les immeubles de grande hauteur) a été l'application d'une peinture intumescente (épaisseur variant de 2mm à 3,8mm en fonction de la section du poteau) sur les poteaux métalliques extérieurs qui sont remplis de béton, solution validée par des essais feux réalisés en laboratoire. Pour conclure, on peut noter que "le permis de construire ayant été déposé avant que la réglementation thermique soit applicable aux bâtiments réhabilités, nous pouvons estimer que les besoins sont de l'ordre de +5 % par rapport aux exigences de la RT2005", précise COTEBA.
Laurent Perrin