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Les dirigeants d'entreprises du BTP particulièrement touchés par le chômage

Publié le 04 mars 2020

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L’association GSC et la société Altarès présentent la 4ème édition de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs. À cette occasion, une étude a été réalisée sur la perte d'emplois des chefs d’entreprises. Le BTP est le secteur le plus touché.
Les dirigeants d'entreprises du BTP particulièrement touchés par le chômage - Batiweb

Il faut souvent établir un premier constat avant d’en dévoiler un autre. En 2019, le chômage des chefs d’entreprise a diminué de 3,6 %. Mais sur l’année, 48 358 dirigeants ont perdu leurs emplois.

 

Ces premiers chiffres nous conduisent à réaliser que le secteur du bâtiment est particulièrement touché par ce phénomène. Parmi le nombre de chefs d’entreprises ayant perdu leur emploi l’année précédente, 21 % travaillaient dans le secteur de la construction. Il s’agit du plus fort taux de perte d’emploi tous secteurs confondus.

 

Comment expliquer ce chômage croissant ? Charles Battista, directeur d'Altarès, explique les risques auxquels sont confrontés les chefs d'entreprise : « depuis le pic de défaillances de 2015, comparable à celui de 2009, la santé des entreprises s’améliore mais encore plus de 52 000 ont défailli en 2019 dont les trois quarts sont des TPE de moins de 3 salariés. Ces chefs d’entreprise sont par nature optimistes, des femmes et des hommes sachant saisir les opportunités. Pourtant, les aléas conjoncturels font aussi naitre des risques importants qu’il convient d’identifier pour pouvoir les prévenir et s’en protéger. Le risque client en est un majeur naturellement mais le risque de perte d’emploi en est un autre dont la prise de conscience arrive encore tardivement, lorsque le risque devient une réalité. Anticiper l’échec c’est pourtant favoriser la réussite d’un nouveau projet entrepreneurial ou salarial ». 

 

Légère amélioration en 2019

 

Malgré une légère amélioration, le nombre de dirigeants d’entreprise ayant perdu leur emploi reste important en 2019. Le secteur le plus touché par les pertes d’emplois est celui du second oeuvre, avec 6 597 licenciements en 2018 et 5 893 pertes d’emplois en 2019. Le gros oeuvre est également touché avec 4 215 dirigeants ayant perdu leur emploi en 2018. Ils étaient moins nombreux en 2019, mais 4 004 personnes se retrouvaient dans cette situation. Le secteur des « travaux publics » est le moins touché. En 2018, 530 personnes perdaient leurs emplois tandis que 504 personnes se retrouvaient au chômage en 2019.

 

Dans tous ces secteurs du BTP, on note cependant une amélioration. En 2019, les chefs d’entreprises étaient moins nombreux à perdre leur emplois, respectivement, ces secteurs ont connus une baisse de -10,7 %, -5 % et de -4,9 % du nombre d’emplois perdus.

 

Toutes activités professionnelles confondues, « près de la moitié des entrepreneurs en situation de perte d’activité avaient entre 31 et 50 ans, avec 23 613 dirigeants concernés ». 19 208 entrepreneurs dirigeant des entreprises ayant un chiffre d’affaires inférieurs à 1 million d’euros ont perdu leur emploi en 2019, GSC et Altarès notent également une augmentation de « 15,3 % de perte d’emplois chez les dirigeants de sociétés développant de 5 à 10 millions d’euros de chiffre d’affaires ».

 

Pour le bien-être de la profession, des soltuions doivent être touvées.  Le Président de l’association GSC, Anthony Streicher, inquiet de la situation, se missionne pour avertir les nouveaux entrepreneurs des dangers de l’activité, espérant ainsi limiter une possible augmentation - ou prévenir d'une trop faible diminution - de la perte d’emploi des dirigeants « le nombre de dirigeants d’entreprise en situation de perte d’activité demeure à un niveau dramatiquement élevé. Alors que les créations d’entreprises ont atteint un niveau record en 2019, notre responsabilité collective est d’informer ceux qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale des possibilités et opportunités mais également des risques et des pièges liés à leur activité professionnelle ».

 

Certaines régions sont plus durement touchées

 

Certaines régions de France, comme l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sont les plus atteintes par ce fléau des pertes d’emplois des dirigeants d'entreprise. Cependant, ces mêmes régions n’ont pas connu les plus fortes hausse de pertes d’emploi des dirigeants du BTP. Sur ce point, l’Île-de-France reste toujours mal côtée avec -12 % de dirigeants, viennent ensuite la Normandie (-27 %) et les Hauts-de-France (-13 %).

 

Entre 2018 et 2019, certaines régions de l’hexagone ont vu leur nombre de dirigeants perdre leur emplois diminuer, mais l’inverse est aussi arrivé :

  • Île-de-France : - 3 125 dirigeants en 2018 et - 2 755 dirigeants en 2019,
  • Normandie : -496 dirigeants en 2018 et - 361 dirigeants en 2019,
  • Bretagne - 359 dirigeants en 2018 et - 363 dirigeants en 2019,
  • Bourgongne-Franche-Comté : : -312 dirigeants en 2018 et - 331 dirigeants en 2019.

 

La Bretagne et la Bourgogne ont vu sur l’année 2019, un nombre plus important de chefs d’entreprises perdre leur emploi qu’en 2018. Alors que l’année 2020 débute, les premières estimations sur le taux de chômage devraient tomber : les dirigeants des entreprises du BTP seront-ils toujours les plus touchés ?

 

J.B

Photo de une ©AdobeStock

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