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Rénovation urbaine : un rapport sénatorial suggère de supprimer l’ANRU

Publié le 04 juillet 2025

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L’avenir de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) serait-il menacé ? Un rapport sénatorial suggère en tout cas de la supprimer et de transférer ses missions aux préfectures.
Rénovation urbaine : un rapport sénatorial suggère de supprimer l’ANRU - Batiweb

Un rapport de la commission d’enquête du Sénat suggère de supprimer l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), chargée de transformer les quartiers populaires depuis vingt ans.

En effet, dans ce texte formulant 61 propositions sur « l’agencification » de l’État, la commission d’enquête préconise de « ne pas renouveler l'ANRU au terme de la réalisation du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) », dont les missions s’achèvent en 2027. À la place, la proposition sénatoriale conseille de « transférer progressivement la gestion de l’achèvement des programmes aux services des préfectures».

Selon ce rapport, l’ANRU chercherait à « prolonger ses activités sans justification parfaitement établie » dans un « instinct d’auto-conservation », citant notamment Jean-Louis Borloo – fondateur de l’ANRU – qui avait déclaré que l’agence était devenue « une machine à penser, à imaginer l’urbanisme à la place des élus ».


Le président de l’ANRU et l’USH défendent le rôle de l’ANRU


Patrice Vergriete, président de l’ANRU, s’est dit « surpris » que la commission d'enquête s'exprime sur l'avenir de la rénovation urbaine plus que sur l'ANRU, « alors que ce n'était pas le sujet de son travail ».

« Depuis que je suis président de l'ANRU, je fais le tour de France d'un certain nombre de quartiers, je vois que l'ANRU, ça marche, ça a transformé le quotidien de millions de Français», a-t-il défendu. Et d’ajouter : « Évidemment les élus de terrain attendent la poursuite de cette politique parce que les choses ne sont pas terminées ».

Concernant le fait de transférer l’achèvement des programmes aux préfectures, Patrice Vergriete a rappelé que l’agence était majoritairement financée par l’organisme paritaire Action Logement et par les bailleurs sociaux – l’État ne finançant qu’à hauteur de 10 %.

Il y a moins d’un mois, Valérie Létard, ministre du Logement, annonçait d’ailleurs que l’État apporterait 116 millions d’euros à l’ANRU en 2026, soit plus du double du budget consacré en 2025.

« L'État ne peut pas reprendre la politique de rénovation urbaine, sauf à spolier et à considérer que l'argent d'Action Logement et l'argent des bailleurs sociaux est de l'argent de l'État », a-t-il estimé.

L’Union Sociale pour l’Habitat (USH) et l’association Ville et Banlieue ont également réagi dans un communiqué commun : « Depuis plus de vingt ans, la politique de renouvellement urbain mise en œuvre par l'ANRU a permis de profondes transformations dans de nombreux territoires, améliorant durablement le cadre de vie de millions d'habitants, renforçant la cohésion sociale et accompagnant les transitions écologique, démographique et économique à l'échelle locale », ont-ils souligné, ajoutant que sa suppression serait un « non-sens ».


Par Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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