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Reed, un groupe et une offre internationale sur le secteur 'construction'

Publié le 16 novembre 2004

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Nous connaissons le groupe Reed, entre autre, à travers l'organisation des salons BATIMAT, Equip'Baie ou Interclima. Mais Reed est aussi un grand groupe international, au sein duquel la division " construction " est importante. Frédéric Theux présente ce pôle, ainsi que le rôle et les fonctions qu'il y exerce.
Reed, un groupe et une offre internationale sur le secteur 'construction' - Batiweb
Anne IMBERT : Pouvez-vous déjà nous faire une présentation du pôle construction et du rôle et des fonctions que vous y exercez?

Frédéric Theux: Au niveau de Reed, j'exerce deux responsabilités. La première est uniquement française et consiste en la direction du pôle "construction, sécurité et industries" du groupe, dans lequel vous retrouvez, bien sûr, BATIMAT, Equip'Baie et Métal Expo pour la construction, Expoprotection et Aps pour la sécurité et Midest et Europlast pour l'industrie. En dehors de ces fonctions purement françaises, j'ai la responsabilité de la direction internationale du portefeuille "construction" du groupe.

Nous avions constaté, sur nos salons, mais aussi sur les différents chantiers à travers le monde, à Shanghai, à Buenos Aires ou à Paris, une globalisation au niveau des produits. Une des conséquences directes de cette internationalisation des produits, est celle constatée, aussi, au niveau des techniques. Il y a donc, aujourd'hui, une demande de la part des maîtres d'ouvrage, des maîtres d'œuvres et des entreprises, de connaître les expériences réussies à l'international. En partant de ce constat de forte globalisation, nous avons mis en place, il y a deux ans, cette direction et elle m'a été confiée. Elle consiste à coordonner nos actions, aussi bien au niveau des salons qu'au niveau des autres services et produits du groupe Reed.

Le groupe Reed organise 53 salons liés au marché de la construction dans le monde. En France, il y a les salons que j'ai cités mais il y a aussi Interclima, Idéobain et le Mipim. (Salon qui se déroule tous les ans à Cannes, et qui s'adresse à la maîtrise d'ouvrage, aux investissements immobiliers). Nous sommes aussi présents en Italie, en Europe de l'est, en Asie, en Amérique du nord et en Amérique du sud.

Au niveau de la presse professionnelle, notre groupe publie une centaine de magazines spécialisés dans le domaine de la construction. Nous sommes N°1 dans des pays, comme les Pays Bas, les Etats Unis. Nous avons des présences significatives en Grande Bretagne, en Australie, en Scandinavie, en Italie, en Espagne, et également en Allemagne où l'on publie une revue d'architecture très connue qui s'appelle "Détail".

Le groupe Reed est également pourvoyeur de services aux professionnels de la construction. Nous avons notamment développé depuis de nombreuses années des services qui concernent la mise en relation de l'offre et de la demande, très en amont du choix des architectes. C'est un service qui consiste en "identification et suivi de projet et à la circulation de cette information" à destination des maîtres d'œuvre, des entreprises et des industriels.

Nous avons ce type de services, aux Etats Unis, mais également en Scandinavie, en Australie, au Canada et en Nouvelle Zélande, et nous le développons dans la plupart des pays dans lesquels nous sommes présents.

A partir de l'ensemble de ce portefeuille, nous essayons de mettre derrière chacun des produits de l'intelligence économique partagée, avec une approche de plus en plus commune des grands comptes mais aussi un partage de l'information entre les différentes structures opérationnelles du groupe. Il y a aussi tout un travail souterrain sur les bases de données. Tout ceci a comme objectif de rendre chacun de nos produits meilleurs et notre organisation opérationnelle plus efficace.

AI: Cela veut-il dire que vous aller développer des expériences comme BATIMAT à l'étranger, des pôles " presse papier " en France, ou des pôles services associés. Ou, chaque pays garde t'il son identité et communique sur des noms différents ?

FT : Bien que le bâtiment soit un monde en voie de globalisation, les réalités locales subsistent et restent toujours les plus importantes. Ainsi chaque pays garde une complète autonomie d'action et d'initiative. Pour ce qui concerne la marque BATIMAT, nous la réservons à des événements internationaux et dans des grandes régions économiques. Nous avons un BATIMAT à Paris, un BATIMAT en Russie. Nous en avons développé un en Argentine pour le Mercasur; Nous sommes à la veille de prendre une initiative en Chine, sujet sur lequel, nous allons pouvoir communiquer dans les mois qui viennent. Mais pas question de multiplier la marque BATIMAT, nous souhaitons, vraiment garder ce positionnement international.

Par ailleurs pour ce qui concerne les autres initiatives, nous avons des objectifs géographiques assez claires. Il y a des grands pays dans lesquels nous sommes peu présents ou pas présents du tout, pour l'instant et qui font l'objet de toute notre attention en ce moment. Je pense au Brésil, au Japon et puis la Chine, aussi bien au niveau des salons que des magasines et des services

AI: Et l'Inde ?

FT : L'Inde est un pays compliqué. Cela ne fait aucun doute qu'il fera partie des grandes économies du XXIème, mais nous y sommes en phase exploratoire. Pour nous la difficulté, quand nous approchons une nouvelle zone géographique, c'est toujours d'y faire une première implantation significative à partir de laquelle nous pourrons ensuite faire du développement. On ne peut pas faire, dans nos métiers, d'activités significatives et efficaces, si on n'a pas une implantation locale forte.

Bien sûr, nous avons un savoir faire global dans ce secteur, mais il nous faut aussi, un relais local puissant. C'est ce que nous sommes en train de rechercher en Inde, en ce moment : des partenaires potentiels qui pourront constituer notre base de développement de demain.

AI : Il n'y a pas un jour, où un industriel ne nous fait pas une annonce d'une implantation en Chine, en Pologne ou dans les pays à fort potentiel. Est-ce que vous allez faire à BATIMAT, en France, une réponse à cette demande.

FT : BATIMAT a la chance, et surtout grâce au secteur français de la construction, d'avoir depuis longtemps une audience internationale forte. Au niveau de ses exposants, un exposant sur deux est international. Nous voyons aussi qu'en terme d'évolution, les marchés émergents y sont de plus en plus présents. En 2005, par exemple, l'on verra un fort développement de la présence de la Chine dans le secteur du carrelage ; secteur dans lequel ce pays est devenu le N°1 mondial. Nous avons aussi, de plus en plus, d'exposants polonais, russes, et même turques, depuis déjà de nombreuses années.

Cette internationalisation est valable également au niveau du visitorat. Dans les 5 dernières éditions, le nombre des visiteurs chinois et russes, a été multiplié par 10. Cela prouve aussi que dans ces pays, l'image de BATIMAT est associée à celle d'une plate-forme internationale de mise à niveau des connaissances. Les professionnels de ces pays se déplacent de plus en plus nombreux, pour avoir accès à l'offre internationale, mais aussi, identifier des tendances, des nouvelles solutions et des nouveaux produits. Donc BATIMAT est déjà dans le phénomène de mondialisation des produits, des savoir-faire, et de l'information depuis plusieurs années.

AI : Est ce que cela correspond à un besoin déclaré des industriels et des exposants auquel vous répondez, ou plus à un situation de fait.

FT : Au niveau des industriels, nous avons des approches très différentes sur un salon comme BATIMAT. Il y a d'un coté, les grands groupes, pour lesquels le coté international du salon, n'est pas toujours un avantage majeur. Dans la mesure où ils ont déjà une implantation dans tous ces pays et qu'ils sont capables à partir de ces implantations de gérer la promotion de leurs produits localement.

Cette dimension internationale est surtout extrêmement importante pour les entreprises moyennes et petites, qui sans Batimat, n'auraient pas les moyens d'accéder à des contacts internationaux de ce volume et de cette importance. C'est donc primordiale pour notre clientèle de PMI, au sens large du terme. Nous l'accompagnons de manière très volontariste, parce que cela fait partie de la mission du salon de jouer ce rôle d'ouverture à l'export pour les PMI européennes notamment.

AI : Si vous répondez mieux à l'attente des PMI: y a-t'il une modification de la clientèle du salon dans ce sens ?

FT : La présence des grands leaders, bon an, mal an, est toujours la même, avec des modifications qui se sont faites dans le temps. Par exemple, nous avons vécu, il y a quelques années, l'éloignement des grands industriels de la peinture qui seront pour la plupart de nouveau présents en 2005. C'est donc déjà un enrichissement du salon. Autre exemple, nous verrons, en 2005, le retour de plusieurs sociétés phares comme Rockwool.

Donc, il est faux de dire que BATIMAT intéresse de moins en moins les grands groupes. Il y a des variations chaque année et ceci dépend plus de l'évolution des stratégies marketing. Il y a une stabilité relative de la présence des grands.

AI : Il y a une deuxième constante dans ces groupes industriels, c'est l'approche vers le particulier. Est-ce que Batimat va apporter aussi une réponse à cette nouvelle demande, en les faisant venir?

FT : La réponse est fermement NON. D'abord parce que ce n'est pas une volonté de tous les industriels dans tous les secteurs. Même si nous l'avons vu dans le domaine de la salle de bain, où il y a eu une demande forte à laquelle nous avons répondu en ouvrant largement Idéobain au grand public.

Ce n'est pas du tout vrai, dans des secteurs comme ceux qui concernent la structure, la couverture, voir même la baie et la finition décoration. Nous avons des clients qui ne souhaitent pas mélanger les genres. De plus, avoir un salon qui soit à la fois ouvert au grand public et aux professionnels, pose des problèmes certains. Ce n'est pas le même mode de communication, ni la même manière de dialoguer avec le visiteur.

Dans toutes les enquêtes que nous faisons régulièrement sur ce sujet, nous avons, pour BATIMAT, une demande plutôt inverse de nos exposants qui nous demandent de renforcer le coté professionnel du visitorat. Ceci ne contredit pas ce que vous dites sur la communication des industriels qui souhaitent effectivement communiquer de plus en plus, vers le maître d'ouvrage particulier ou les particuliers prescripteurs. Mais je pense que cela passe dans notre secteur pas d'autres moyens, comme les campagnes télé, par exemple. Et puis, il y a la Foire de Paris, qui possède un secteur " habitat " significatif. Pour BATIMAT pour l'instant, nous n'avons pas de demande de la part de nos exposants. Si cela devait évoluer, on y réfléchirait avec eux. Pour l'instant ce n'est pas le cas. En revanche, nous accélérons la diffusion des nouveautés vers le particulier au travers d'une présence de plus en plus forte des médias grand public (TV, radio, presse).

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