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150 ans de chemin de fer sur les Champs Elysées

Publié le 21 mai 2003

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La célèbre avenue des Champs Elysées serait-elle en passe de devenir le plus grand musée du monde à ciel ouvert ? Après avoir été transformée en champ de blé, avoir accueilli les avions et les sculpteurs, le train y fait son défilé
150 ans de chemin de fer sur les Champs Elysées - Batiweb
Il y a un joli paradoxe. À l’heure même où la SNCF s’apprête à transformer les Champs Elysées en plus grand musée à ciel ouvert de France, ses agents se mettaient en grève et perturbaient sans état d’âme le trafic, au grand dam des usagers, franciliens notamment. Pourtant, tout avait été réglé comme du papier à musique. Car exposer trente et un wagons et locomotives des Champs Elysées à la Concorde nécessite une logistique exceptionnelle. L’idée en revient à un certain Gad Weil et son agence WM Evénements qui est déjà l’auteur, en 1990, de la transformation de la célèbre avenue en champ de blé, du pique-nique géant de la Méridienne, du renouveau du carnaval de Nice, etc. La SNCF a vu là, certainement, le moyen de créer un événement médiatique d’envergure et de renouer avec un public qui a souvent l’occasion de se plaindre. Si l’événement en soi n’a rien d’extraordinaire, c’est du côté de la logistique que l’on frise les coulisses de l’exploit. Pour se faire, seule l’armée, et le génie en particulier, étaient à même de convoyer locomotives et wagons qui, outre leur poids, ont un encombrement hors normes. Problèmes d’autant plus épineux que deux organismes sont concernés par cette exposition dont les sièges ne sont pas en région parisienne. D’une part, l’Association pour la reconstitution et la préservation du patrimoine industriel, propriétaire de la copie de la Marc Seguin, et du Musée français du chemin de fer de Mulhouse.

Une opération délicate
Ces amoureux du chemin de fer craignaient fort que le transport endommage leurs petits bijoux. L’armée fut donc sollicitée et c’est en convoi exceptionnel que ces merveilles firent le trajet. Car au final, l’opération s’est révélée plus délicate que prévu. Le premier convoi a mis toute la nuit pour acheminer sa charge de Bercy aux Champs Elysées et s’y installer au petit matin, juste avant la ruée des Parisiens. Il est resté bloqué pendant quatre heures face au pont d’Austerlitz, n’arrivant pas à tourner en raison des refuges de signalisation situés au milieu de l’avenue. Il a fallu emprunter un itinéraire différent. Un autre convoi, chargé d’une motrice, une voiture TGV et d’un autorail TER, a croisé celui, exceptionnel aussi, de l’armée de l’air transportant discrètement cette nuit là dans les rues de Paris (sic) deux avions dont un Jaguar. Mais rien n’étonne le 5ème régiment de génie de Versailles, chargé de l’opération, et qui en a vu d’autres. Une fois sur place, encore fallait-il faire glisser ces bijoux sur les rails prévus à cet effet. Autant d’opérations de précision qui se sont déroulées sous l’œil inquiet des responsables dont la grande peur était d’emporter au passage une collection d’abribus et de feux rouges, voir des morceaux entiers d’immeubles. Au final, c’est toute l’histoire du train qui défile aujourd’hui le long de ces 1,2 km. Dernière surprise, dans la nuit du 31 mai au 1er juin, une ligne éphémère sera construite pour faire circuler le nouveau train Corail qui doit entrer en circulation et transporter 3 000 personnes à son bord à un rythme d’escargot…Histoire de profiter en TPV (très petite vitesse) du paysage. Cette exposition se déroule du 17 mai au 15 juin sur les Champs Elysées.

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