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Entrer dans le Vercors par le plus long pont de bois de France,

Publié le 23 janvier 2002

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Plus encore qu’un ouvrage d’art, le pont de Crest (26), est un véritable « morceau d’architecture » signé par la fine fleur des compagnons charpentiers de GTM et Fargeot.
Entrer dans le Vercors par le plus long pont de bois de France,  - Batiweb
Il aura fallu 5 ans de réflexion aux élus et 10 mois de travaux aux constructeurs pour que soit inauguré à Crest (26) le plus long pont de bois de France. Enjambant la Drome pour relier les quartiers sud de la ville, le pont métallique de Bailey, installé provisoirement en 78, vivait dans les années 90 ses derniers moments. Le maire de la ville, Hervé Mariton voyait mal un nouveau pont métallique venir narguer à leur porte les majestueuses forêts du Vercors. Très sensibilisé par les valeurs écologiques, il soumettait alors à ses administrés un projet de pont de bois, en pensant que l’affaire serait vite réglée. En fait de rapidité, ce n’est qu’au bout de cinq ans que les travaux purent commencer. En construisant son pont, la ville de Crest a voulu rendre hommage à son magnifique environnement naturel. Sous la direction architecturale de l’atelier de l’Entre et du cabinet Arborescence pour l’ingénierie du bois, les travaux furent confié à GTM Construction et à sa filiale Fargeot, une entreprise au savoir-faire exceptionnel, spécialisée dans les charpentes bois lamellées. Pour construire le pont, les deux entreprises ont délégué leurs meilleurs compagnons charpentiers. L’ouvrage, construit sur les règles de haute qualité environnementale, mesure d’un seul tenant 92 mètres de long. Comme l’ont imaginé les architectes, il s’intègre au paysage à la façon d’un arbre qui, sorti de la rivière, répandrait ses branches d’une rive à l’autre. Les essences ont été l’objet d’un choix méticuleux. Le Douglas rouge, le pin noir, le chêne et le châtaigner se répartissent sur les différents points de l’ensemble en fonction de leurs qualités respectives, les unes pour leur résistance, les autres pour leur élasticité ou leur durabilité. A l’exception de quelques tire-fonds apparents, l’ouvrage est construit dans la pure tradition des charpentes. Emergeant du lit de la Drome, deux piles à voiles aux têtes surmontées de consoles coniques soutiennent les contrefiches du tablier et font corps avec la rivière au point qu’on n’en vient presque à les oublier. Ces piliers reposent simplement sur le fond de la rivière sans s’y enfoncer. Cette absence de fondation, marque là aussi, une volonté écologique, celle de supprimer toute perturbation hydraulique. Quatre poutres longitudinales tiennent, sur une longueur de 92 mètres, un tablier de 8 mètres de large dont le platelage est constitué de planches de chêne massif, de 5 plis successifs, longuement travaillés et séchés et collés. Les Indiens comme se nomment en confrérie les compagnons charpentiers ont mis un point d’honneur à donner au pont une grande cohérence environnementale. Son centre offre une perspective sur le donjon de la vieille cité et sur la montagne qui forme son décor. Dans la chaleur de la couleur brune de ses bois nobles, l’ouvrage s’y confond, en dissimulant la marque de sa jeunesse. Les voyageurs des prochaines générations penseront sûrement, qu’avec son architecture travaillée comme une charpente de cathédrale, l’ouvrage est le fruit des magiciens de la planche tracée du XIIe siècle. Seuls, les piliers seront là pour rappeler que la modernité, lorsqu'elle est intelligente, sait vivre avec le meilleur de la tradition. Pont de Crest (26) à visiter sur le site www.mairie.crest.fr

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