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Une rivière de diamant pour découper une porte de 800 tonnes

Publié le 23 janvier 2002

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Pour permettre aux maxi catamarans de pénétrer dans l’arsenal de Lorient, une entreprise découpe au diamant dans le béton une porte de 800 tonnes.
Une rivière de diamant pour découper une porte de 800 tonnes  - Batiweb
Ce n’est pas une petite découpe que celle que vient de réaliser la société bretonne SFB. Cette PME de Plérin (56), dirigée par son fondateur Hubert Seveno, est très spécialisée dans les sciages et les forages singuliers. Une spécialité rare qui l’a conduite à être chargée de l’ouverture d’une vaste voie dans les murailles de béton de l’arsenal de Lorient, afin que les super catamarans de course puissent y pénétrer. L’enjeu consistait en effet à ouvrir un portique de 16 mètres sur 8, sans ébranler la superstructure des bâtiments. Les Bulldozers et les marteaux piqueurs étaient donc exclus du projet. Faute de pouvoir détruire, la seule solution consistait à découper. Cependant, on ne découpe pas une tranche de béton de 16 mètres par 8 et de plus de 2,5 mètres d’épaisseur avec la même facilité qu’une étagère dans une planche de contre-plaqué. L’entreprise SFB à donc envisagé une découpe au diamant. Elle a fait réaliser pour la circonstance un câble diamanté, en l’occurrence un câble d’acier de gros diamètre, enrobé de caoutchouc sur lequel sont montées des perles de diamant à forte densité. Une rivière de plus de 40 pierres par mètre linéaire, propre à faire pâlir d’envie les meilleures clientes de Van Cleef et Arpels. Après un carottage difficile de 50 mm de diamètre, le câble prit sa place dans l’épaisseur du béton. Une première découpe verticale à permit d’ouvrir le bloc sur toute sa hauteur, à la façon d’un fil dans une motte de beurre, poussière, éclats et échauffement en prime. Cette première coupe fut suivie d’une coupe diagonale afin de réaliser une clé. En guise d’entraînement, un premier bloc de 50 tonnes fut extrait avant la découpe globale de la porte. Auparavant, les techniciens de SFB avaient pris soin de couler sous le mur des buses de béton d’un mètre de diamètre, afin de soutenir le bloc pendant le découpage. Au final, après quelques jours d’efforts, quand la poussière s’est dissipée, un magnifique monolithe de 800 tonnes se dressait fièrement sur les courts piliers de béton qui le soutenaient. Moment d’émotion dans l’équipe, lorsqu’il fallut dynamiter les pieds du bloc géant, afin qu’il s’incline et s’effondre d’un coup, sur le sol recouvert de sable. Ce fut ensuite une affaire de routine, l’immense porte, brisée et concassée, fut ensuite évacuée. Pour les hommes de la SFB, ce chantier à l’allure de mouton à cinq pattes est venu s’ajouter à la liste des interventions hors normes dans lesquels l’entreprise s’est spécialisée. D’autant qu’en terre bretonne, pour les hommes d’Hubert Seveno, la découpe d’un menhir, même dans le béton armé, n’a rien d’exceptionnel.

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