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Les roulottes s’arrêtent à Arles

Publié le 03 février 2004

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La ville d’Arles relève un défi qui a découragé plus d’une commune : intégrer les communautés Tziganes sur son territoire par le biais d’un courageux projet immobilier. A Arles les roulottes n’ont plus de roues.
Les roulottes s’arrêtent à Arles - Batiweb
Comment réussir à faire coexister nomadisme et vie sédentaire ? Là où de nombreuses communes ont déclaré forfait, la municipalité d’Arles a peut-être trouvé la solution. Un courageux programme immobilier social a fait le pari de la sédentarisation des familles tsiganes en leur proposant un environnement respectueux de leur mode de vie, tout en assurant leur intégration dans la ville. L’idée est simple : on construit un complexe immobilier qui reproduit la vie nomade, dont les espaces respectent les spécificités sociales de la vie en clan. Les résidences, dont l’architecture rappelle les roulottes, va jusqu’à posséder un toit cintré débordant des deux côtés. Le projet, d’un un investissement total de 4,7 millions €, est mené par social Vaucluse Logement, qui s’est vu pour la circonstance doté d’une pluie de récompenses. Lauréat du concours lancé en 2000 par la Ville d’Arles, Vaucluse Logement a mené un véritable travail de concertation avec les futurs habitants pour dégager leurs besoins et les envies spécifiques. Ainsi, l’habitat est reparti par groupes de familles, dont le voisinage a été déterminé en concertation avec les futurs usagers, le tout dans le plus grand respect de l’organisation sociale par « clans » des tziganes. Le site, le programme, les liens familiaux, la surface des terrains : tout a été pris en compte par l’architecte, Rasto Konic. Un architecte dont les consonances du nom l’ont certainement aidé à adoucir la méfiance naturelle des Tziganes . Mais pour autant, même si quelque part les maisons ont des allures de roulottes, elles offrent quand même un niveau de confort suffisant. Chaque maison est équipée d’un jardin clôturé et d‘une place de stationnement. Les aménagements intérieurs sont simples, avec de larges baies vitrées pour faire entrer un maximum de lumière. Les lotissements dont les maisons s’alignent comme les roulottes d’une grande caravane prennent aujourd’hui des allures un peu expérimentales. Reste à voir si cette tentative de sédentarisation des populations nomades sera couronnée de succès, ou s’il ne s’agira finalement que de la création d’un ultime ghetto. Sans oublier que toutes les tentatives précédentes de ont été vouées à l’échec…

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