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La décentralisation des ports n'est pas réglée pour certaines collectivités

Publié le 03 janvier 2007

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De Calais à Sète, 18 ports français sont décentralisés le 1er janvier mais certaines régions qui en prennent le contrôle s'inquiètent, à l'instar de la Bretagne, des sous-investissements de l'Etat ces dernières années.
"Nous demandons que pour le moins l'Etat solde ses dettes. Plus de la moitié des investissements prévus pour les ports dans le cadre du contrat de plan 2000-2006 n'ont pas été réalisés", affirme le président PS de la région Bretagne Jean-Yves Le Drian. C'est la première fois que l'Etat ne réalise pas le contrat "de manière aussi spectaculaire", selon l'ancien secrétaire d'Etat à la mer.

La Bretagne chiffre à 55 millions d'euros le coût de la remise en état des trois ports dont elle hérite: Saint-Malo, Brest et Lorient, qui traitent à eux trois 7,5 millions de tonnes de marchandises par an. Au total, l'Etat se désengage de 18 ports d'intérêt national, qui deviennent propriétés de collectivités locales en vertu de la loi du 13 août 2004, selon le ministère de l'Equipement. Cette décentralisation ne concerne pas les ports autonomes, comme Le Havre ou Marseille-Fos, les plus importants de France.

Pour la Bretagne, la convention de transfert prévoit le versement par l'Etat d'une enveloppe de 1,3 million d'euros par an, un chiffre qui correspond à la somme dépensée en moyenne ces trois dernières années dans ces trois ports. "Comme l'Etat n'investissait pas beaucoup, ça ne fait pas beaucoup et il y a beaucoup d'investissement à faire. C'est une spirale un peu machiavélique", estime M. Le Drian, ancien maire de Lorient.

Le conseil régional a beau avoir adopté la convention de transfert de ces ports la semaine dernière, il n'entend pas céder. "Je ne signerai pas le contrat de plan 2007-2013 si l'Etat ne répond pas à notre préoccupation sur les ports", martèle son président. L'opposition partage cette fermeté. "L'Etat doit transférer des infrastructures opérationnelles. Il doit réaliser les investissements prévus qu'il n'a pas encore faits, soit plusieurs dizaines de millions d'euros", estime Claudine Péron, conseillère régionale UMP. "Des discussions sont en cours" sur ces questions, précise-t-on à la préfecture de région.

Région voisine de la Bretagne, la Basse-Normandie partage les même griefs. Son président PS Philippe Duron s'est d'ailleurs joint à M. Le Drian pour alerter, dans un courrier commun, le Premier ministre. "Les audits que nous avons conduits montrent la dégradation de certaines infrastructures non entretenues et soulignent le besoin d'intervenir urgemment pour préserver l'outil portuaire", soulignent-ils. La Basse-Normandie prend possession, via un syndicat mixte avec les conseils généraux de la Manche et du Calvados, des ports de Cherbourg (3 millions de tonnes) et Caen-Ouistreham (3,6). La région à hériter du plus gros trafic est le Nord-Pas-de-Calais, qui devient propriétaire de Calais, quatrième port français pour les marchandises (38,3 millions de tonnes) et de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche.

Avec 2.700 km de côtes, la Bretagne ambitionne de "redynamiser" le trafic de Lorient, Brest et Saint-Malo, actuellement peu diversifié et axé sur l'importation, dans un contexte de saturation de la Manche à l'horizon 2010. Il s'agit de "développer les synergies" entre ces ports, selon M. Le Drian, qui souhaite stimuler le cabotage.

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