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Chambres de bonnes: les professionnels espèrent moins de marché noir

Publié le 26 mai 2005

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PARIS, 25 mai 2005 (AFP) - Bien qu'exclus du projet, les professionnels de l'immobilier ont accueilli favorablement la proposition du gouvernement d'étendre la possibilité de louer des chambres de service, soulignant qu'une partie d'entre elles est aujourd'hui louée illégalement.
Le projet, qui s'insère dans le texte de loi sur les services à la personne, permet de louer les chambres entre 7m2 et 9m2 soit à des étudiants par l'intermédiaire d'un Crous (Conseil régional des oeuvres universitaires), soit à des personnes très défavorisées par l'intermédiaire des associations.

"C'est une bonne idée. Cette loi permettra de moraliser toute une partie du marché qui faisait l'objet de location sous le manteau avec le risque de déloger du jour au lendemain les occupants", résument René Pallincourt, président de la FNAIM et Georges Jourdain, directeur du réseau Hestia.

"Il est clair que ces chambres faisaient l'objet d'un commerce illégal. Les professionnels vendaient à des investisseurs des chambres de moins de 9 m³, qui ne pouvaient être mises à la location par le canal officiel. On imagine bien qu'ils ne les achetaient pas pour y stocker des livres...", dit non sans ironie Philippe Château, directeur d'une agence Laforêt à Paris.

"Mon seul regret, c'est que cette nouvelle loi ne soit pas passée en même temps que la première car le gouvernement a poussé certains particuliers à rentrer dans l'illégalité, à louer ces mêmes chambres sans payer d'impôts", a-t-il poursuivi.

"Le risque est donc que certains propriétaires ne les remettent pas en location de manière légale. Mais il faut imaginer que les Français soient respectueux de la loi", a-t-il ajouté, misant davantage sur l'efficacité de la peur du gendarme.

Interrogés sur les critiques des associations sur la taille de ces logements, les professionnels estiment que c'est un faux procès. "Il est anormal de s'insurger à partir du moment où les chambres sont propres et décentes. Pour un étudiant, cela n'a rien de dramatique, surtout quand ils n'ont aucune source de revenus", relève M. Château.

"Pourquoi pensez-vous qu'il y a autant de colocations ?", souligne aussi Franck Beasse, directeur du réseau Century 21. "Parce qu'il n'y a rien sur le marché, pas même de petites surfaces de moins de 15m2". "Cette mesure pourrait même contribuer à faire baisser les prix si plusieurs centaines ou milliers de chambres se libèrent", a-t-il ajouté. La grande inconnue reste le nombre de chambres de service qui seront remises sur le marché. Le ministère du Logement n'a pas encore annoncé d'estimations tandis que les professionnels ne sont pas en mesure de donner des chiffres précis.

Le gouvernement compte sur cette mesure pour permettre l'accès pour les étudiants, dès la rentrée prochaine, à 2.000 logements supplémentaires mais à condition toutefois que "toutes les règles de sécurité et de salubrité" soient respectées, a insisté mercredi le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.

"Nous pensons qu'à Paris, il y a autour de 25.000 chambres de service mais sans aucune certitude", souligne M. Château. Seule certitude, en 2004, à Paris, 2.464 chambres de service étaient en vente en repli de 5,9% par rapport en 2003, selon la Chambre de Notaires de Paris.

Enfin, les professionnels regrettent le caractère "restrictif" de la mesure, même si ce n'est pas le marché des agences. "On ne peut pas exclure aussi que les propriétaires n'aient pas envie de confier leur bien à des non professionnels que sont les associations ou le Crous", relèvent-ils.

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