Début du second volet de l'enquête Pieri avec une série de perquisitions
Dans le premier volet de cette enquête, commencée en septembre 2003, le dirigeant nationaliste est mis en examen et écroué depuis décembre 2003 notamment pour "abus de biens sociaux", "extorsion de fonds" et "financement du terrorisme". Les enquêteurs soupçonnent Charles Pieri d'avoir tiré dans l'ombre les ficelles de nombreuses sociétés alimentant illégalement son train de vie et la mouvance nationaliste. Le deuxième volet est lié au secteur du BTP. Il a fait l'objet, en février 2004, d'un réquisitoire supplétif délivré par le parquet de Paris et permettant au juge d'élargir ses investigations à des entreprises de ce secteur qui auraient également été mises à contribution. Le juge et les policiers soupçonnent des faits de racket par exemple, qui "restent à vérifier et à étayer", selon ces mêmes sources.
Pour ne pas ralentir son enquête, le juge Courroye a décidé de "disjoindre" les deux parties du dossier Pieri pour pouvoir terminer ses investigations dans l'un, avant d'entamer l'autre. "L'enquête BTP" se centre en direction de trois sociétés: Corse menuiseries stocks, Trojani BTP, ainsi que Vendasi et cie dirigée par François Vendasi, maire PRG de Furiani et vice-président du conseil général de Haute-Corse. Ces trois sociétés sont notamment soupçonnées d'avoir versé plusieurs milliers d'euros à Corsica Nettoyage entretien (CNE), déjà citée dans l'enquête du juge, sans prestations en contrepartie. L'une des perquisitions a eu lieu tôt mercredi matin au siège de l'entreprise de M. Vendasi, a-t-on appris.
Les autres perquisitions ont eu lieu dans les deux autres sociétés concernées, leurs filiales, ainsi que chez des proches de M. Pieri, a-t-on indiqué sans autre précision. Les enquêteurs ont saisi de nombreux documents comptables qui doivent être passés au peigne fin, selon les mêmes sources, dans le but d'y déceler d'éventuelles traces de racket. Les enquêteurs n'ont procédé à aucune interpellation, selon une source judiciaire. La cour d'appel de Paris doit par ailleurs examiner, mardi prochain, des requêtes déposées par Charles Pieri et d'autres mis en examen dans le premier volet. Les avocats de M. Pieri contestent notamment les qualifications terroristes du dossier.