Greenspan: une bulle immobilière est "très improbable" aux Etats-Unis
(Fed) Alan Greenspan a de nouveau jugé "très improbable" mardi l'hypothèse
d'une bulle immobilière aux Etats-Unis, en dépit des fortes hausses de prix
qu'a connues le secteur ces dernières années.
M. Greenspan répète régulièrement sa conviction que le secteur immobilier saura atterrir en douceur aux Etats-Unis, même si localement la correction pourrait être plus rude dans certaines régions. Il a expliqué sa sérénité par la lourdeur de l'immobilier comme outil de spéculation pour les ménages, qui ne peuvent vendre du jour au lendemain et ont besoin de se loger. "Les ménages semblent en raisonnablement bonne santé, et les signes d'un alourdissement de la pression financière qu'ils subissent semblent ténus", a-t-il ajouté.
"Bien sûr, certains ménages touchent les limites de ce qu'ils peuvent supporter. Le taux de faillites personnelles reste préoccupant. Mais la grande majorité semble capable de calibrer ses emprunts et ses dépenses pour minimiser ses difficultés financière", a-t-il ajouté. "Aussi, à moins d'une chute des revenus des ménages ou des prix des logements, le service de la dette ne devrait pas devenir déstabilisant", a-t-il estimé.
Le président de la Fed a notamment souligné que les ratios de service de la dette et d'obligations financières avaient progressé dans les années 1990 mais qu'ils restaient stables depuis. Alors même que les taux d'emprunt baissaient, cela a permis des refinancements qui ont "sans doute plus amélioré que détérioré la situation financière des ménages", a-t-il ajouté. M. Greenspan a aussi relativisé la forte hausse de l'endettement des ménages par le biais de leur carte de crédit. Le recours à la carte de crédit a augmenté "notamment parce que les ménages préfèrent cette méthode de paiement, et donc cela ne signifie pas nécessairement une pression financière accrue", a-t-il assuré.
Le président de la Fed a toutefois mis un bémol à son enthousiasme en ce qui concerne les ménages les plus fragiles, typiquement plus jeunes, locataires de leur logement, et surtout qui consacrent une part plus importante de leurs revenus à rembourser leurs prêts étudiants et leur voiture. "Cette tendance peut être inquiétante si elle indique qu'il est de plus en plus difficile de s'installer financièrement dans la vie", a-t-il estimé. Mais "dans l'ensemble, même dans un contexte de taux d'intérêt en hausse, la hausse du ratio d'endettement devrait rester modeste au moins pour un temps", a-t-il affirmé.
"Si les prêteurs continuent d'observer des pratiques de prêt prudentes, la condition financière des ménages devrait être d'autant plus à même d'affronter les défis à venir", a conclu le président de la Fed.