ConnexionS'abonner
Fermer

MaPrimeRénov’ : deux décrets serrent la vis pour les mandataires

Publié le 17 juin 2025

Partager : 

Deux décrets publiés le 17 juin 2025 imposent des conditions plus strictes aux mandataires financiers de l’aide MaPrimeRénov’. Ces mesures visent à limiter les fraudes liées aux aides à la rénovation énergétique, qui ont explosé en 2024.
MaPrimeRénov’ : deux décrets serrent la vis pour les mandataires - Batiweb

Le 17 juin, le gouvernement a publié deux décrets le 17 juin, afin de durcir les règles d’accès au statut du mandataire. Celui-ci permet de percevoir les aides publiques pour le compte d’un tiers, évitant que le propriétaire ne doive avancer le prix des travaux à une entreprise. 

L'objectif : lutter contre les fraudes aux aides à la rénovation énergétique, dans le sens de l’interruption de MaPrimeRénov’ pendant l’été – sauf pour les mono-gestes

Rappelons qu’en 2024, plus de 44 000 dossiers frauduleux avaient été épinglés par l'Agence nationale pour l’habitat (Anah). 

Un justificatif de trésorerie et un casier judiciaire à présenter 

 

Selon les déclarations du ministère du Logement relayées par l’AFP : « Les textes réglementaires parus ce jour vont permettre de renforcer significativement les exigences de trésorerie des mandataires interdisant de ce fait à des mandataires (...) sans moyen de se mettre sur ce marché ». 

Ainsi, tout dossier de demande devra s’accompagner de documents spécifiques, dont le justificatif de trésorerie et l’extrait de casier judiciaire. 

Les mandataires auront obligation de réaliser un plan de contrôle « extrêmement strict », de manière à surveiller et évaluer leur sérieux. Dans le cas contraire, des « sanctions à leur encontre seront renforcées très significativement », à hauteur du 6 % du chiffre d’affaires. 

Depuis octobre 2024, les mandataires financiers ne peuvent plus bénéficier d’avances dans le cadre de MaPrimeRénov’ et de MaPrimeAdapt’.

« Ce texte est une bombe dans le bon sens »

 

Pour Hugues Sartre, porte-parole d'un groupement d'entreprises du secteur de la rénovation énergétique (GERE), « ce texte est une bombe dans le bon sens ». 

« Actuellement la majeure partie des flux financiers frauduleux utilisent le dispositif de mandat financier », développe l’intéressé. « N'importe quelle personne morale ou physique pouvait être mandataire financier et l'Agence nationale de l'habitat (Anah) n'a aucun pouvoir pour refuser ce mandat à un acteur », poursuit-il.

D’après le ministère du Logement, 8 millions d'euros d’aides sont visés par des contentieux et procédures de recouvrement. 50 millions d'euros de « fraude potentielle » ont été estimés par Tracfin, organisme de lutte contre les circuits financiers clandestins.

 

Par Virginie Kroun

Photo de Une : Adobe Stock 

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.