Les prix de l'immobilier ancien poursuivent leur envolée
leur envolée en 2004 avec une hausse moyenne de 15,5% et devraient à nouveau
grimper cette année d'environ 10% au maximum, selon des chiffres rendus
publics jeudi par la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim).
L'an dernier, le prix moyen du mètre carré était de 2.185 euros: 2.532 euros pour les appartements et 1.838 euros pour les maisons.
En 2004, un Français devait en moyenne débourser l'équivalent de 3,9 années de revenus pour acheter un logement ancien contre 2,9 années dix ans plus tôt. Il fallait 4,2 ans de revenus pour acheter un logement en Ile-de-France, 4,3 en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et, en bas de l'échelle, 3,5 ans en Normandie.
Ce phénomène a entraîné "des effets désastreux sur l'indice de solvabilité des ménages", lequel a reculé de 10,3% en 2004 par rapport à 2003, a reconnu le président de la Fnaim, René Pallincourt, lors d'une conférence de presse.
La Fédération soutient toutefois que cette flambée n'est pas le signe d'une quelconque "bulle spéculative" immobilière menaçant à tout moment d'éclater.
"On n'est pas du tout dans une bulle spéculative, il faut tordre le cou à cette idée. On vend pour acheter autre chose et non pour dégager une plus-value immédiate", a affirmé M. Pallincourt.
"Les personnes vendent leur logement pour en financer un autre plus grand et mieux placé. Comme ils vendent cher pour acheter encore plus cher la hausse des prix s'auto-entretient", a-t-il expliqué.
Ainsi, les primo-accédants à la propriété ne réalisent aujourd'hui que 60% des achats de logements anciens contre 75% en 1995. Et, malgré les prix de plus en plus exorbitants, le marché immobilier est resté très dynamique en 2004 avec 606.000 transactions, seulement 2,1% de moins qu'en 2003.
En 2005, l'ouverture du nouveau prêt à taux zéro (PTZ) aux primo-accédants dans l'ancien devrait contribuer à maintenir le secteur immobilier en bonne santé, estime la Fnaim. La Fédération note qu'une partie des candidats à l'accession à la propriété a pu différer sa décision dans l'attente de ce nouveau PTZ, qui sera applicable le 1er février 2005.
La Fnaim table également sur la stabilité, voire la baisse, des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui induit "une probabilité non négligeable d'une nouvelle diminution des taux des crédits immobiliers d'ici l'été 2005".
L'an dernier, les crédits immobiliers ont représenté 60% des quelque 100 milliards d'euros de crédits accordés par les banques. Leur durée s'est envolée en même temps que les prix des logements qu'ils servent à acquérir: elle était en moyenne de 15,9 ans en 2004 contre 12,3 ans en 1995.
"En 2005, le marché devrait ressembler étrangement à 2004 avec toutefois une décélération de la hausse des prix. Les prix ne devraient pas augmenter de plus de 10%", a prédit M. Pallincourt, selon qui "il n'est pas question une seule seconde de parler de baisse".