Liban: l'ancien Premier ministre Rafic Hariri est mort dans un attentat
Les corps de neuf autres personnes tuées dans cet attentat ont été transportés vers le même hôpital, de même qu'une centaine de blessés, a indiqué l'établissement dans un communiqué.
Cet attentat, perpétré dans un quartier résidentiel près du front de mer où se trouvent plusieurs grands hôtels, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions politiques au Liban --oùse prépare à des élections législatives au printemps-- et en Syrie, deux pays actuellement soumis à de fortes pressions américaines et internationales.
Architecte de la reconstruction économique du Liban et personnalité respectée dans le monde de la finance internationale, Rafic Hariri était un ami personnel du président français Jacques Chirac.
L'Agence officielle d'information libanaise ANI a confirmé la mort de Rafic Hariri et précisé que le chef de l'Etat Emile Lahoud présiderait dans l'après-midi une réunion du Conseil supérieur de défense, formé des chefs de tous les organismes de sécurité. Réagissant à la mort de M. Hariri, le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé un "terrible acte criminel".
Plusieurs chaînes de télévision libanaises avaient indiqué que deux anciens ministres libanais, Samir al-Jisr et Bassel Fleihane, avaient été tués avec Rafic Hariri, une information qui a cependant été plus tard démentie.
Parmi les tués figure également au moins un des gardes du corps de M. Hariri, Haya al-Arab, selon la chaîne de télévision privée libanaise LBC. L'explosion, survenue en milieu de journée dans un secteur bondé à cette heure, a provoqué d'énormes dégâts et laissé dans la rue des corps calcinés et des véhicules en feu. Plusieurs banques, dont le siège de la HSBC, ainsi que des hôtels sont concentrés dans le secteur très passant, sur le bord de mer.
Selon Future TV, il s'agirait d'un attentat à la voiture piégée. Cette information n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat. Rafic Hariri avait démissionné début octobre. Musulman sunnite, il avait fait fortune en Arabie saoudite avant de se passionner pour la politique et d'accéder au pouvoir au Liban, où il a formé cinq gouvernements entre 1992 et 2004.
Il s'était accommodé tant bien que mal des règles du jeu imposées par Damas, qui exerce sur son petit voisin occidental une influence sans partage et y maintient toujours quelque 15.000 soldats.