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Marchés IDF: Giraud se présente comme victime de la guerre Balladur-Chirac

Publié le 29 avril 2005

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PARIS, 27 avr 2005 (AFP) - L'ancien président du Conseil régional d'Ile-de-France Michel Giraud (RPR) s'est présenté mercredi comme une victime de la guerre Balladur-Chirac au procès des marchés publics, une vaste affaire de corruption policito-financière dont il est l'un des principaux prévenus.
Interrogé sur le violent conflit qui l'a opposé à la "Mme Propre du RPR", Claude-Annick Tissot, qui a dénoncé l'irrégularité des procédures de passation des marchés de lycées, M. Giraud, 76 ans, a dénoncé une "mise à mort politique" due à son ralliement à Edouard Balladur pour la présidentielle de 1995.

"A partir de 1995, on a dépassé le stade des désaccords techniques pour entrer dans un contexte passionnel. On n'était plus du tout dans le débat sur le fonctionnement de la commission des marchés", a-t-il déclaré à propos des différends qui l'ont opposé à Mme Tissot, présidente de la commission des marchés de fin 1994 à mai 1996. "Mme Tissot aurait-elle pu être envoyée par l'autre candidat ?", interroge le président du tribunal Jean-Louis Kantor, sans prononcer le nom de Jacques Chirac, pas plus que ne le prononcera M. Giraud lors de son interrogatoire.

"Je n'en sais rien", répond M. Giraud avant d'ajouter: "je ne souhaite pas en dire plus". Prenant plus souvent un ton de tribun plutôt que celui d'un prévenu poursuivi pour complicité de corruption, M. Giraud a relaté les " mensonges et calomnies" colportées contre lui à partir de 1995.

Selon l'accusation, l'attribution des marchés de lycées à l'époque où M. Giraud présidait la région (1992-1998) a donné lieu à un vaste système de corruption qui voyait les entreprises attributaires de marchés tenues de verser 2% de leur montant aux partis politiques.

Mis en cause par le financier occulte du RPR, Jean-Claude Méry, qui l'accuse dans une cassette posthume d'avoir touché 3 millions en espèces, M. Giraud a adopté la même défense. Le document a été enregistré en 1996, "à cette époque là, une mise à mort politique me concernait", a-t-il lancé. Concernant le fond du dossier, il s'est défendu des accusations portées contre lui, assurant avoir pris des décisions "pour que les procédures de marché soient aussi rigoureuses que possible" après avoir été informé d'un "risque d'entente" entre entreprises.

"Jamais à aucun moment je n'ai eu de contacts avec un seul des responsables d'entreprise prévenus dans ce procès, ni pour une concertation pour un lycée, ni pour solliciter quoi que ce soit pour qui que ce soit ne fut-ce qu'un euro", a-t-il déclaré.

Informé par sa collaboratrice Christine Lor des 2 %, il a affirmé qu'elle lui avait dit qu'ils étaient versés "dans un cadre légal". L'accusation s'étonnant de son manque de curiosité sur un lien éventuel avec les marchés, M. Giraud a esquivé la question, déclarant s'être placé sur le terrain administratif, "celui sur lequel j'avais à exercer ma mission".

Interrogé sur la remise de 2 millions en espèces en 1995 à un élu écologiste de la région, François Donzel, M. Giraud a maintenu sa version sur l'origine de cette somme qui proviendrait selon lui des fonds spéciaux de Matignon. L'accusation a écarté catégoriquement cette version et soupçonne que cet argent provenait des entreprises dans le but d'acheter les voix du groupe de M. Donzel pour le vote du budget 1995.

"C'est stupide compte tenu du fait que le groupuscule de M. Donzel ne pouvait influer ni positivement ni négativement sur le vote", a assuré M. Giraud. Il a été conforté par M. Donzel, appelé à la barre, selon lequel: "M. Giraud, dans cette affaire n'a été que facteur".

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