Roissy 2E: l'ensemble de la chaîne de construction en cause
"Si on avait construit une aérogare banale, on n'aurait pas eu ce problème. A chaque fois que l'on fait quelque chose de novateur, il y a un risque. Mais là, le consensus parmi les spécialistes du secteur est que la conception était très, très, tendue" pour des raisons d'économies, a ajouté cette source.
"En analysant les fondations, on s'aperçoit qu'elles étaient ultra-limites parce que Solétanche, entreprise la plus compétente sur ce sujet et numéro un mondial, a gratté jusqu'à l'os. Elle a été conforme, mais limite", a-t-elle indiqué.
Idem pour la structure verticale, "où il a notamment fallu revenir en arrière pour renforcer les poteaux, construits par la société Hervé, qui a été retenue car ses prix étaient les plus bas", selon cette source. "L'ensemble a alors été resserré par Freyssinet, filiale de Vinci. Puis GTM, autre filiale de Vinci a fabriqué les voûtes. Le devoir de conseil de l'entrepreneur fait qu'il aurait sans doute dû demander davantage de ferraillage", a-t-elle estimé.
"Après, il y a les ouvertures, donc les passerelles construites par Baudin Châteauneuf. Là non plus, toutes les précautions n'ont pas été prises, donc tout le monde va être éclaboussé", a conclu cette source. Selon l'architecte du terminal, Paul Andreu, l'accident "a pour cause une insuffisance de l'armature en acier du béton", qui "constitue une tâche d'exécution à la charge des entreprises de BTP".