Canicule : droits et obligations pour le BTP cet été 2025

La canicule se ressent sur la quasi-intégralité de la France métropolitaine. Dans ce contexte, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) « appellent l’ensemble des acteurs du chantier à la plus grande vigilance ».
Un chômage intempéries canicule possible sous certaines conditions
Et d’encourager les entreprises à adapter l’activité et les mesures préventives en conséquence, tout comme les maîtres d’ouvrage, privés et publics, et maîtres d’œuvre à rejoindre « cette mobilisation commune ».
« En cas d’impossibilité de déploiement ou lorsque les mesures de prévention ne suffisent plus à garantir la sécurité des salariés, les artisans et entrepreneurs peuvent interrompre temporairement leurs activités. Cet arrêt peut être pris en charge par la caisse de congés payés le cadre du régime de chômage intempéries canicule sous réserve de certaines conditions. Ce régime a été mis en place depuis juin 2024 », développent les deux organisations.
Une information rappelée par Olivier Salleron, président de la FFB, le 1er juillet au matin sur france info. Les arrêts de chantiers et demandes de remboursements pour cause d’intempéries doivent se situer entre le 1er juin et le 15 septembre. Ledit chantier doit être dans une zone au niveau alerte orange ou rouge Météo France, ou frappé d’un arrêté préfectoral ordonnant la suspension d’activité pour cause de canicule.
Un décret pour renforcer la prévention face aux fortes chaleurs
En parallèle, le décret et l’arrêté du 27 mai 2025 modifient les articles R. 4463-1 à R. 4463-8 du code du travail. Ces derniers concernent la prévention des risques liés aux épisodes de chaleur intense.
Ainsi, tous secteurs d’activités confondus, les exigences sont renforcées à partir du 1er juillet. D’abord avec un volet obligatoire des risques liés à la chaleur dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP). Et ce pour les métiers en intérieur comme en extérieur.
Plus spécifiquement, dans le cadre de chantiers et interventions d’entreprises extérieures, le risque chaleur doit être inclus dans les plans de prévention.
L’employeur doit également considérer et surveiller les travailleurs vulnérables, en s’appuyant par exemple sur le service de prévention et santé au travail.
Sans compter un attirail de décisions telles que les horaires flexibles, des postes aménagés, voire de la mise à disposition d’eau fraîche. S’il y a absence d’eau courante, 3 litres par jour et travailleur, a minima pour les chantiers du BTP, comme les travaux forestiers et sylvicoles, doivent être prévus par l'employeur.
Le non-respect de ces obligations peut entraîner une mise en demeure par l’inspection du travail, avec un délai d’exécution réduit à 8 jours.
Des EPI adaptés à la chaleur obligatoires
Les obligations s’alignent par ailleurs sur les recommandations de l’Organisme Professionnel Prévention Bâtiment Travaux Publics (OPPBTP), déjà inscrites dans son guide « Fortes chaleurs et effets caniculaires sur les chantiers ».
La structure a d’ailleurs sorti un kit de prévention pour les professionnels, relayé par la FFB :
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Comme le décret et l’arrêté du 27 mai 2025, l’OPPBTP préconise des vêtements légers et des équipements de protection individuels (EPI) anti-UV.
Par Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock