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Roissy Terminal 2E: le bâtiment était trop fragile, conclut l'enquête

Publié le 16 février 2005

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PARIS, 15 fév 2005 (AFP) - L'enquête administrative sur l'accident du
terminal 2E de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle a conclu mardi
que la section du bâtiment qui s'est effondrée, le 23 mai 2004 faisant 4 morts
et 3 blessés, était, dès l'origine, trop fragile.
"La coque était au bord de la mort", a expliqué mardi Jean Berthier, le président de la commission d'enquête désignée par le ministre des Transports Gilles de Robien.

M. Berthier, président du conseil national des ingénieurs et scientifiques de France, a détaillé les causes qui ont conduit à "la ruine d'une structure dont les réserves initiales de sécurité étaient faibles", lors d'une conférence de presse.

"Des fissurations existaient dès le début", a notamment expliqué M. Berthier. "Et avec le jeu, la coque s'est progressivement fragilisée", a-t-il ajouté.

"Elle tenait au début et cette réserve de résistance a été rongée progressivement", a-t-il ajouté.

Plusieurs points de faiblesses ont été mis au jour par la commission qui a confirmé, au moins pour partie, des informations révélées le 7 février par le Parisien.

D'abord, "un ferraillage insuffisant ou mal positionné", qui avait été mis en cause dès lundi dernier par l'architecte du 2E, Paul Andreu.

"Depuis le premier jour, les observations visuelles ont montré que le sinistre a pour cause une insuffisance de l'armature en acier du béton", avait-il indiqué dan sun communiqué.

La qualité du béton est hors de cause, selon la commission Berthier, toutefois son épaisseur "de 19 centimètres" a été jugée "préoccupante" par les experts.

Autre faiblesse, "un manque de redondance mécanique c'est-à-dire de possibilité de transferts d'efforts vers d'autres zones en cas de défaillance locale".

La "faible résistance de la poutre sablière", qualifiée d'un "peu suspecte", notamment ses "fissurations", a été soulignée, de même que "le positionnement des butons (étais métalliques cylindriques, ndlr) à l'intérieur du béton". Ce dernier point avait été mis en avant dès les conclusions intermédiaires de la commission en juillet.

La ruine de la structure, dont la "réserve de résistance" s'est "réduite puis annulée" avec le temps, a pu être déclenchée par deux événements, estime l'enquête.

Soit "la très basse température du 23 mai au matin", jour de l'accident (4,1°C, la température la plus froide du mois), soit "le relâchement de l'étrier d'une pile", retenant l'ensemble de la structure à sa base.

Les membres de la commission, dont les travaux doivent être transmis à la justice dans le cadre de l'enquête judiciaire menée parallèlement, ont par ailleurs formulé trois recommandations qui ajoutent, en creux, des éléments d'explication à cette catastrophe.

Elles concernent la qualité et la fiabilité des calculs et des études préparatoires, la confusion des rôles de maître d'oeuvre et de maître d'ouvrage pratiquée par aéroports de Paris, et enfin le contrôle technique. Quant à l'avenir du bâtiment, M. Berthier est optimiste: "toute structure est sauvable", a-t-il estimé tout en renvoyant à ADP la responsabilité de choisir entre reconstruction totale ou partielle de la jetée.

Pierre Graff, le président du gestionnaire public des aéroports parisiens, avait expliqué jeudi qu'il prendrait sa décision en avril. Le capital d'ADP doit être ouvert "fin 2005, début 2006".

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