Russie: une décision de justice devrait ralentir les travaux à Sakhaline-2
russe) devrait ralentir le projet gazier mené par le géant anglo-néerlandais Royal Dutch/Shell qui a déjà subi plusieurs revers sur ce projet.
"Le 26 juillet, la cour de cassation de la région de Sakhaline a invalidé une expertise écologique (autorisant) un quai devant servir à la construction de l'usine de gaz naturel liquéfié", a indiqué par téléphone Vladimir Tchouprov, coordinateur à Moscou de l'organisation écologiste Greenpeace pour les projets pétroliers.
L'utilisation du quai a été suspendue par le jugement. Une plainte avait été déposée par des associations écologistes locales et des habitants qui avaient observé que la terre de remblai lors de la construction de ce quai avait été jetée dans la baie d'Aniva, ce qui avait provoqué une opacité de l'eau tuant des poissons --ressource cruciale pour la population locale-- et nuisant à leur reproduction. "De plus l'opinion publique n'a pas été informée de cette expertise, les ONG ont été écartées du processus et les experts indépendants n'ont pas pu y participer", a dénoncé M. Tchouprov.
Oleg Mitvol, chef du service fédéral de contrôle de la protection de la nature (Rosprirodnadzor), a reconnu que ce jugement allait "ralentir la construction" de l'usine de GNL qui devrait être la première de ce type en Russie.
Mais "je ne vois rien de critique dans la situation (...). Il faut respecter les exigences écologiques mais je suis en faveur du projet en général", a déclaré le responsable dont les services avaient autorisé la construction du quai.
Un porte-parole de Sakhalin Energy, le consortium chargé du projet, a indiqué qu'il n'avait "pas encore reçu la décision de justice et que les travaux de construction de l'usine de GNL continuaient" dans l'intervalle. Les projets pétrolier et gazier sur l'île de Sakhaline sont très critiqués par les organisations écologistes qui dénoncent aussi une menace pour la survie d'une espèce locale de baleine grise et le mode de vie des peuples autochtones.
"Pour l'instant le niveau des investissements de ExxonMobil (à la tête du projet Sakhaline-2) et de Sakhalin Energy ne sont pas suffisants pour garantir le respect des exigences écologiques, nous croyons que ces projets doivent être arrêtés", a estimé M. Tchouprov de Greenpeace.