Jeudi, les directions de Saint-Gobain emballage et Saint-Gobain Desjonquères (flaconnage) "ont informé leurs comités centraux d'entreprise respectifs de la mise en oeuvre d'un processus de recherche de partenaires financiers et/ou industriels pour l'activité de flaconnage", écrit la CFDT-verre dans un communiqué. "Saint-Gobain choisit de s'investir davantage dans la distribution notamment dans le bâtiment. Or dans ces temps où l'industrie verrière est fort chahutée, le choix du groupe Saint-Gobain ne fait qu'accentuer les inquiétudes", poursuit le syndicat.

"Les salariés des usines sont très inquiets car ils ont passé leur vie chez Saint-Gobain", a expliqué à l'AFP Michel Libran, délégué syndical CFDT, précisant qu'environ "2.500 salariés" étaient concernés. "Je pense que Saint-Gobain fera les choses correctement: il y aura un bon repreneur et des garanties sociales, mais pas forcément sur le long terme", a-t-il commenté. Selon lui, le groupe a décidé de maintenir "la totalité des investissements en cours". La CFDT averti qu'elle sera "intransigeante sur la mise en oeuvre d'un véritable projet industriel qui garantisse le développement et pérennise l'activité flaconnage". Elle exige "aucune perte d'emplois directs ou indirects" et le maintien des "garanties collectives actuelles". Saint-Gobain Desjonquères et ses filiales produisent et commercialisent des flacons de verre pour la parfumerie, de la cosmétique et de la pharmacie.

Les sites de production sont situés en France, en Allemagne, en Espagne, aux Etats-Unis, au Brésil, en Chine et en Russie. "Tous les pays sont concernés par le désengagement", selon M. Libran. Cette annonce intervient alors que les partenaires sociaux s'inquiètent du transfert prévu des activités fibre de verre de Saint-Gobain à une société commune constituée avec le groupe américain Owens Corning. Ce projet "présente un risque pour des centaines d'emplois en France et en Europe", selon la fédération chimie-CFE-CGC.