Soupçons de blanchiment: documents saisis dans une villa de Boris Berezovski
La juge Béatrice del Volgo a été saisie à la suite d'un signalement du Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère des Finances.
Cette démarche du Tracfin avait entraîné l'ouverture en juillet 2002 d'une information judiciaire contre X pour blanchiment aggravé portant sur des investissements immobiliers réalisés sur la Côte d'Azur avec des fonds susceptibles de provenir de détournements au préjudice de la compagnie aérienne russe Aeroflot.
Le château de la Garoupe, actuellement occupé par la mère de Boris Berezovski, et le clocher de la Garoupe, qui appartenait auparavant à Mme Francis Bouygues, ont été acquis en 1997 via des sociétés étrangères, pour un montant de 22 millions d'euros.
M. Berezovski est officiellement locataire de ces deux demeures, selon des sources judiciaires, mais les enquêteurs cherchent à établir les liens entre M. Berezovski et la Société d'investissmeent France immeuble (SIFI), propriétaire et gérante des lieux.
Seule sa mère et sa femme y séjournent, lui ne s'y rend plus depuis plusieurs années en raison de la procédure judiciaire en cours à Marseille, a indiqué un proche de l'homme d'affaires.
Le multi-millionnaire vit depuis octobre 2001 en Grande-Bretagne où il a obtenu l'asile politique en septembre 2003, après avoir été proche du Kremlin sous la présidence de Boris Eltsine. Il est ensuite entré en conflit avec son successeur Vladimir Poutine, élu en mars 2000.
Berezovski est poursuivi par la justice russe qui l'accuse d'escroquerie, de fraude à grande échelle et d'abus de pouvoir. Son porte-parole a accusé la Russie d'être derrière la perquisition menée mercredi par l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), regrettant que la France se fasse mener par le bout du nez par la Russie dans cette affaire.