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Le chantier du Centre Pompidou-Metz dans une phase charnière

Publié le 24 juin 2008

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Le Centre Pompidou-Metz constitue la première expérience de décentralisation d'un établissement public culturel, le Centre National d'Art et de Culture Georges-Pompidou de Paris, en France. Situé dans le quartier de l'Amphithéâtre, à Metz, la première pierre du Centre a été posée le 7 novembre 2006 et devrait ouvrir ses portes en 2009.
Le chantier du Centre Pompidou-Metz dans une phase charnière - Batiweb
Le centre s'inscrit dans un plan de restructuration d'urbanisme ambitieux en plein cœur de la ville, engagé par Metz-Métropole et le quartier de l'Amphithéâtre. Il se caractérise par la construction d'un nouveau quartier entièrement dédié aux affaires, aux commerces et à l'habitation, dans un cadre Haute Qualité Environnementale (HQE). Le bâtiment, conçu par les architectes Shigeru Ban, Jean de Gastines et Philip Gumuchdjian, se présentera comme une vaste structure modulaire autour d'une flèche centrale de 77 mètres de haut, un clin d'œil au Centre Pompidou parisien dont 1977 est l'année d'ouverture. Il se développera sur 10 000 m² dont plus de la moitié dédiée à la présentation des œuvres, ainsi qu'un studio de création pour du spectacle vivant ou des performances artistiques, un auditorium, une librairie-boutique et un restaurant-cafétéria.

Un bâtiment audacieux

La toiture est constituée d'une série d'éléments modulaires hexagonaux dont le maillage permet de franchir des portées importantes de 40 mètres. Et de faire de la toiture un élément autoportant qui repose sur quelques appuis seulement. La structure est faite de bois lamellé-collé, dont on superpose six couches permettant des longueurs importantes. L'ensemble de la structure en bois sera recouvert d'une membrane translucide en fibre de verre et téflon. Celle-ci assure une étanchéité à l'eau et crée un environnement naturellement tempéré, répondant à une approche énergétique poussée du bâtiment. Via une technologie rappelant celle utilisée pour construire les ponts, les trois galeries d'exposition seront dégagées de tout point porteur, pour offrir de vastes espaces ouverts et une grande liberté d'exposition des œuvres. D'une longueur de 80 mètres chacun, ces trois tubes parallélépipédiques offriront à chaque extrémité un point de vue différent et choisi sur la ville.

Des œuvres entre Paris et Metz

Le Musée National d'Art Moderne (MNAM), transféré en 1977 au Centre Pompidou, compte des œuvres dans tous les domaines d'expression artistique : peinture, sculpture, cinéma, photographie, architecture, design et nouveaux médias. Le Centre Pompidou-Metz participe à la dynamique de ce fonds, à la fois pour sa diffusion et son renouvellement. En effet, seules 2000 œuvres environ sur 59 000 peuvent être présentées simultanément au public à Paris. Le Centre Pompidou-Metz ne détiendra pas et n'acquerra pas d'œuvres, mais s'appuiera sur le fonds du MNAM, mis en valeur dans des expositions ou des événements conçus spécialement pour le centre messin. Il permettra d'exposer des œuvres de grandes tailles qui ne pouvaient être exposées au Centre Pompidou à Paris.

Un budget revue à la hausse

Le développement du site a été marqué par le changement de la municipalité de Metz (de Jean-Marie Rausch, DVD à Dominique Gros, PS). Le prix des travaux a souvent été rehaussé depuis l'annonce du projet et le coût de départ, qui était de 38 millions d'euros, atteindra finalement 60,78 millions d'euros. Il comprend 45 millions d'euros pour les travaux de construction du bâtiment et 15,7 millions d'euros pour les honoraires, le mobilier, les aménagements intérieurs et extérieurs et les frais divers. La Communauté d'Agglomération de Metz Métropole, compétente en matière de grands équipements culturels, est le maître d'ouvrage du Centre Pompidou-Metz qu'elle finance majoritairement à hauteur de 34 millions d'euros. Les autres financements proviennent de l'Etat (4 millions),de l'Union Européenne (Feder ; 2 millions), du Conseil Régional de Lorraine (10 millions), du Conseil Général de la Moselle (10 millions) et de la Ville de Metz (0,7 millions).

Suivre le chantier en direct !

Bruno Poulard

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