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Si ce n'avait pas été les "subprimes", cela aurait été autre chose

Publié le 22 octobre 2007

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L'ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan estime que la crise financière de l'été était "un accident qui devait arriver" et que si l'effondrement du marché hypothécaire à risque n'avait pas servi de détonateur, une autre cause aurait eu les mêmes effets.L'ancien "oracle" de Wall Street, qui reste une voix très écoutée sur les marchés, faisait référence au niveau particulièrement élevé de l'endettement des acteurs économiques américains (ménages, entreprises, pouvoirs publics...) dont le déficit des comptes courants ne rend compte qu'imparfaitement.
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"Quelque chose devait céder", a souligné M. Greenspan. "Si ce n'avait pas été les +subprimes+, la crise aurait fait irruption dans un autre secteur", a-t-il dit dans un discours prononcé en marge des réunions d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington. Pour un part, ce plus grand recours à l'endettement reflète les progrès des techniques financières, et non "une inclinaison de la nature humaine pour plus de risque": il y a moins de faillites qu'il y a un siècle, alors que les exigences prudentielles étaient beaucoup plus strictes alors, a-t-il relevé. Mais cet endettement ne peut s'accroître indéfiniment. "Je ne peux prévoir où ce situe le point de basculement, mais il y en a clairement un".

"C'est le niveau de la dette, pas l'origine géographique de celui qui la finance, qui provoque des tensions" dans le système financier, a-t-il relevé, en référence aux spéculations sur les conséquences d'un moindre appétit des investisseurs étrangers pour les titres de dette américains. En dépit de la crise des "subprimes", M. Greenspan a estimé que l'industrie financière américaine était "extraordinairement efficace" pour canaliser la maigre épargne nationale vers les secteur productifs.

"Cette ingénierie financière est globalement positive, mais, comme cela arrive pour tous les nouveaux produits, certains ratent". "Certains produit (financiers) vont disparaître de la scène. On les a essayé et ça a raté", a noté M. Greenspan, en soulignant que cela pourrait être le sort des obligations adossées à des titres hypothécaires "subprimes". Le pourcentage de crédit hypothécaires à risque faisant l'objet de titrisation est maintenant tombé à zéro, alors qu'il était monté à près de 20%, a-t-il noté.

M. Greenspan a par ailleurs pronostiqué que les fonds d'investissements crées par certains états pour valoriser leurs importantes réserves financières, appelés fonds "souverains", pourraient échouer. Leurs promoteurs "ont une vision fausse de ce qui est possible" s'ils espèrent réaliser des rendements comparables à ceux du secteur privé. "Il y aura une déception dans ces fonds et ce sera au final un échec". "Quand vous introduisez le copinage dans les principes économiques, la qualité des performances chute dramatiquement", a-t-il relevé.

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