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Françoise-Hélène Jourda, la militante du développement durable

Publié le 05 février 2009

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Pionnière de l'architecture environnementale, Françoise-Hélène Jourda a profité de la « Carte Blanche » offerte par Archinov et le CSTB pour réitérer pendant près de deux heures son amour inconditionnel pour les constructions en bois, et expliquer sa vision précoce pour une architecture environnementale. Un personnage atypique dans le monde de l'architecture.
Françoise-Hélène Jourda, la militante du développement durable - Batiweb
Auteur de la première double façade climatique en Europe pour l'Ecole d'Architecture de Lyon en 1987, FH Jourda oriente son travail vers l'architecture environnementale depuis plus de 20 ans. Cette sensibilité particulière aux problèmes énergétiques, alors reconnue et développée en Allemagne, lui permet également de construire des maisons expérimentales à Stuttgart dans le cadre d'une exposition internationale. Car en France, les constructions imaginées par FH Jourda ont « énormément de mal à se faire entendre par les maîtres d'ouvrages » qui trouvaient toujours que ses projets environnementaux étaient « trop compliqués » ou qu'ils « coûteraient trop cher ».

Des labels multiples et inadaptés

L'Allemagne, un pays qui lui a énormément apporté, dans la persévérance notamment, « car les rapports de partenariat sont très durs, surtout pour une femme» précise t-elle. Françoise-Hélène Jourda, qui a beaucoup appris des scènes nordiques et germaniques y est rapidement reconnue. La construction en Allemagne du Centre de formation de Herne Sodingen (Westphalie), achevé en 1999 après huit années de recherches et d'études marque une nouvelle étape dans sa carrière. Ce bâtiment devient rapidement une référence en matière de développement durable. « Un projet inégalé » clame l'architecte. Cette réalisation, qui a commencé en 1990, pour se terminer neuf ans plus tard, commence à faire son apparition en France, qui « compte désormais 18 ans de retard sur son voisin allemand » dans la construction énergétique.

Pour Françoise-Hélène Jourda, l'architecte n'est pas seulement un créateur mais un acteur du développement à part entière, un citoyen plus responsable qu'un autre, c'est dans ce sens qu'elle a remis en septembre 2007, en préambule au "Grenelle de l'environnement", un rapport sur la prise en compte du développement durable dans la construction. Pour l'architecte, « la mise en place d'un label « DDC » (Développement Durable de la Construction), sous forme d'une grille d'évaluation à cotation des bâtiments, est urgente ». Elle insiste sur l'importance de cette grille « pour mesurer nos constructions et ses impacts sur l'environnement ». Il permettra ainsi de décrire et de mesurer l'empreinte écologique et sanitaire globale des bâtiments projetés, et pas seulement leur efficacité énergétique, car en France, « les certifications « HQE » et « H et E » sont peu ambitieuses ».

Changer de vision du bâtiment

Si elle le pouvait, Françoise-Hélène Jourda ne ferait que des constructions en bois. Elle porte un amour inconditionnel à ce matériau qui, « en plus de sa beauté, les professionnels qui travaillent le bois sont plus accueillants, plus généreux que les autres ». Aujourd'hui Françoise-Hélène Jourda exerce son activité d'architecte au sein de son agence parisienne JAP (Jourda Architectes Paris). Elle construit actuellement à Saint-Denis le premier immeuble à énergie passive construit en France. Elle a créé « EO.CITE » une société de conseil en architecture et urbanisme qui a pour vocation d'accompagner tous les acteurs du projet (maîtres d'ouvrage, élus citoyens) sur la voie développement durable, et elle occupe depuis 1999 la chaire d'architecture durable à la Technische Universität de Vienne.

Bruno Poulard

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