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Maîtrise d'œuvre, apprendre à travailler ensemble

Publié le 02 octobre 2008

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Les 25 et 26 septembre se tenait à Strasbourg le premier salon de la Maîtrise d'œuvre, à l'initiative des principaux organismes fédérateurs de la profession. Objet des débats : remettre à plat les enjeux du secteur et tenter de trouver les clefs d'une uniformisation.
Maîtrise d'œuvre, apprendre à travailler ensemble - Batiweb
"Il va falloir penser le changement si on ne veut pas changer le pansement". C'est sur une citation de Coluche que s'est appuyé Guy Archambault, journaliste de la construction et de l'environnement, pour sensibiliser son auditoire à la question des énergies renouvelables. Changement de comportement, changement d'outils et de technologies... étaient les maîtres-mots animant les débats du salon de la Maîtrise d'œuvre, les 25 et 26 septembre à Strasbourg.

Si l'objectif est d'atteindre une consommation de 50 kWh/m² à l'horizon 2050 – et pour cela rénover quelques 400.000 logements – Gilles Lara, président du Comité de liaison des énergies renouvelables (Cler), estime qu'on peut y arriver grâce à des "solutions universelles". En effet, selon lui, "les matériaux existent, il n'y a pas de révolution. Par exemple, pour une meilleure résistance thermique des murs, on peut remplacer 15 centimètres de laine de roche par 30 cm. Il ne faut pas avoir peur du changement et (ré)apprendre à travailler ensemble". Car tout l'enjeu de la profession est ici : faire en sorte qu'un corps de métier n'annihile pas le travail effectué par un autre. Condition ultime pour parvenir aux objectifs énergétiques fixés par le Grenelle de l'environnement.

Politique de regroupement

Animateur des débats, Guy Archambault rappelle qu'en 2027 même l'ancien devra être rénové à 80 kWh/m². "Jusqu'ici, le secteur du bâtiment ne contrôlait personne. A présent, il va falloir rendre des comptes à une tiers personne". Et ainsi déterminer les responsabilités de chacun, notamment des assureurs, parfois perçus comme les "bêtes noires" de la profession. Yann Dervyn, chef de service Energie Vie à la Région Alsace, insiste lui aussi sur l'importance de s'attaquer à l'ancien. Il rappelle en effet que "le neuf ne représente que 1% du renouvellement du parc immobilier. Actuellement, l'ancien consomme en moyenne 330 kWh". Beaucoup trop. Solution selon lui : "travailler main dans la main avec les architectes" afin de remplir les sept postes formulés par le label Effinergie, "véritable dynamique nationale".

De son côté, Michèle Plataret-Knochel, directrice du groupe d'assurance Camacte, opterait pour une "garantie de performance énergétique" accompagnée d'une obligation de résultats, "ce qui est différent d'une obligation de moyens", avec constat d'achèvement des travaux. "Cette garantie de bonne fin – obligeant à achever les travaux avec les résultats escomptés – serait une forme de caution pour le particulier". On le voit, les bonnes idées ne manquent pas. Mais en pratique, c'est à dire sur le terrain, "on constate qu'il y a un chaînon manquant, entre l'architecte concepteur et l'artisan qui réalise la construction, qui est le parent pauvre", déplore Christian Barbe, président de la Cnamome (Chambre nationale des architectes agréés, maîtres d'œuvre, métreurs, experts). Et de rappeler une spécificité "franco-française" : "nous sommes le seul pays où construire sans un maître d'œuvre est possible. En effet, chacun peut faire appel à un permis de construire en dessous de 170 m², sans architecte". Une aberration alors que l'on a plus que jamais besoin d'experts fixant les règles du jeu. "Notre souhait : regrouper tous les acteurs de la maîtrise d'œuvre dans une politique de regroupement non restrictive", conclut le président de la Cnamome.

Laurent Perrin

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