ConnexionS'abonner
Fermer

Les autoroutes passent le péage du CAC 40

Publié le 14 septembre 2004

Partager : 

Les sociétés d’autoroutes continuent leur mutation. Après de longues tergiversations et un arrêt en décembre du programme de privatisation, Bercy leur a finalement donné le feu vert pour s’introduire en bourse. Une opération qui se présente comme une «aire» de prospérité pour les financiers mais peut-être aussi pour les usagers…

Les autoroutes passent le péage du CAC 40 - Batiweb
La baisse du coût des péages sur les autoroutes n’est pas encore d’actualité mais les usagers pourront peut-être bientôt profiter des autoroutes sans pour autant y circuler. En effet l’Etat, après avoir longtemps tergiversé sur la privatisation des sociétés d’autoroutes, vient d’en autoriser l’entrée en bourse. Pour la Saprr et la Sanef, successivement 2ème et 3ème du classement cette ouverture marque l’entrée dans une nouvelle ère.

Assises entre la chaise de l’Etat et celle du marché les sociétés d’autoroutes étaient de plus en plus mal à l’aise dans un statut qui limitait leur champ d’action et leur progression. Ces entreprises, aux contours flous, étaient souvent mal perçus par des usagers qui louaient leurs performances tout en s’irritant du prix élevé des péages, dont ils tenaient leurs obscurs propriétaires dont l’Etat pour responsable. Désormais les choses seront clarifiées, les sociétés d’autoroutes vont enfin pouvoir révéler leur vrai visage.

Les entrées en bourse de la Saprr (Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône) à l’automne et en 2005 de la Sanef (Société des Autoroutes du Nord et de l’Est de la France) mettent en lumière la dimension de premier plan de ces acteurs. La Saprr, qui exploite notamment l’A5, l’A6 et l’A41 emploi 4 500 collaborateurs. Avec un réseau de 2 200 km, elle a réalisé en 2003 un chiffre d’affaires de 1, 474 milliard d’euros pour 20 141 millions de km parcourus. La Sanef, 3ème du classement après la Saprr, exploite pour sa part un réseau de 1 684 km comprenant l’A1 et l’A4. Avec 3500 collaborateurs elle a réalisé en 2003 un chiffre d’affaire de 781 millions d’euros pour 14, 5 milliards de km parcourus. Dégageant un bénéfice en 2003 de 102 millions d’euros pour la Saprr et de 42 millions pour la Sanef, ces deux groupes avaient apparemment de quoi satisfaire les actionnaires. Ce n’était pourtant pas le cas. En effet, fortement endettées et sous-capitalisées, les deux entités se révélaient très fragiles face à leurs concurrents. Selon Bercy, la bourse devrait corriger cette situation. Leurs introductions auront donc lieu par le biais d’augmentations de capital. Cependant, au-delà ces opérations capitalistiques, le Ministère des finances dévoile par ailleurs que les dividendes futurs perçus par l’Etat seront désormais affectés à l’Afit, une agence de financement des infrastructures, dont la création est programmée pour janvier 2005.

On ignore en revanche si cette privatisation va changer le cahier des charges de ces sociétés et leur liberté de décision. Un domaine qui touche de près tous les usagers, particulièrement sensibles à la politique tarifaire et la qualité de service de ces entreprises. Un domaine ou les pratiques évoluent dans le bon sens si l’on s’en tient au contrat nouvellement signé par Eiffage dans l’exploitation future du viaduc de Millau. La concession du constructeur et exploitant prévoit en effet des modulations tarifaires et des obligations allant largement dans le sens des usagers et auxquelles échappaient jusque là les autres exploitants. L’entrée en bourse des sociétés d’autoroutes pourrait donc dégager une aire de bénéfices pour l’univers de la finance comme pour celui des consommateurs. C’est sans doute ce qui rend les opérateurs boursiers très confiants à la perspective des introductions de ces deux entreprises.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.