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Acheter un bateau serait si simple... si seulement on savait où le mettre !

Publié le 24 septembre 2004

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La question du manque de places dans les
ports français, un problème qui risque à terme d'avoir des conséquences au
niveau de l'industrie nautique, resurgit alors que s'est ouvert le Grand
Pavois de La Rochelle, le plus grand salon nautique à flot d'Europe.
"Le salon s'ouvre dans un contexte de marché dynamique", assure Alain
Pochon, le président du Grand Pavois, qui attend plus de 100.000 visiteurs.
"Mais ce qu'il nous faut, ce sont des places dans les ports", dit-il.
Acheter un bateau serait si simple... si seulement on savait où le mettre !  - Batiweb
Selon les professionnels du nautisme, le déficit d'anneaux se chiffre à plus de 50.000 sur l'ensemble du littoral, dont 16.000 sur la côte atlantique. A Arcachon, premier port aquitain avec ses 2.600 places, 7.000 clients rêvent d'une place, soit 25 ans d'attente! souligne son directeur général, Alain Gautier. Plus au nord, à La Rochelle, plusieurs centaines de plaisanciers désespèrent d'apponter au Vieux port ou aux Minimes (3.600 anneaux à eux deux).

Les installations françaises étant saturées, le manque d'anneaux "va devenir le handicap majeur, pour les plaisanciers qui veulent acheter un bateau, et donc pour les industriels", analyse Alain Gautier. Tous les chantiers navals ne sont pas logés à la même enseigne. Principaux touchés, selon la Fédération des industries nautiques (FIN) : les "petits" constructeurs, dont le marché est limité à l'Hexagone, ainsi que les concessionnaires en France des grands constructeurs nationaux.

Ces derniers, comme Bénéteau, leader mondial de la voile, ou Zodiac, n° 1 du motonautisme, sont moins pénalisés, indique Philippe Fourrier, délégué général adjoint de la FIN. Car leur marché est mondial, et ce marché a connu un incroyable boom.

"ports à sec"

Le chiffre d'affaires des constructeurs français - voile et moteur - a quasiment doublé en 5 ans, passant de 465 millions d'euros en 1998 à 902 M EUR en 2002, selon la FIN. Mais la croissance au niveau national est restée bien en-deçà de celle enregistrée à l'international. Ainsi, entre 1998 et 2002, le marché export est passé de 243 M EUR à 563 M EUR (+131,7%). Le marché français, lui, a progressé de 52,70% sur la même période.

Si, au niveau européen, de nouveaux ports sont en train de voir le jour - en Italie ou sur les côtes de l'ex-Yougoslavie, précise M. Gautier - en France, "nous sommes condamnés à rester avec le même nombre de places", assure le directeur du port d'Arcachon. En particulier en raison de contraintes environnementales, qui freinent la création de nouveaux ports.

Conséquence : les directeurs de port doivent s'ingénier à optimiser la gestion de leurs anneaux, pour faire face à la demande. Et des pistes existent, comme le développement ou l'organisation des mouillages, l'aménagement et l'extension des ports existants, la reconversion à la plaisance de zones portuaires ou des infrastructures saisonnières...

Une autre solution vient des Etats-Unis, de Floride plus particulièrement, où se sont développés les "ports à secs", un système de parcage de bateaux à terre. Un tel projet existe à Arcachon, fort de 240 places, indique Alain Gautier. Sur toute la France, quelque 7.000 places seraient réalisées ou en cours de réalisation, selon la Fédération des industries nautiques. Des chiffres à rapporter au déficit de 54.000 anneaux. Le problème est donc crucial pour la plaisance qui représente en France quelque 40.000 emplois.

par Hervé GAVARD

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