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Des sans-abris prennent possession d'un terrain vague au coeur de Miami

Publié le 02 novembre 2006

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Indigné par l'impossibilité de trouver un logement bon marché, un groupe de militants a pris possession d'un terrain vague dans un des quartiers les plus pauvres de Miami, en Floride (sud-est), pour y fonder un précaire village de toile.
Il s'agit de la première initiative de ce type dans l'est des Etats-Unis, mais des campements similaires existent dans des Etats de l'ouest du pays: Washington, l'Oregon et la Californie.

En Floride, des tentes, une cuisine commune en plein air et quelques cabanes en planches ont surgi sur le terrain où s'élevait un immeuble de 60 appartements démoli sans jamais avoir été habité. "Ces appartements n'ont jamais été inspectés et tout l'immeuble a été déclaré inhabitable par manque de sécurité", raconte Max Rameau, qui a pris la tête de l'initiative la semaine dernière dans le quartier de Liberty City, un des plus défavorisés de Miami, majoritairement noir. "La municipalité a payé 900.000 dollars pour cet endroit, 400 appartements à quelques rues d'ici ont subi le même sort", indique-t-il. "Depuis des années, nous demandons aux autorités de construire des logements à prix modérés pour les pauvres et les sans-abris; c'est déjà dur qu'elles ne fassent rien, mais c'est encore pire quand elles détruisent des appartements".

Membre de l'association "Center for Pan-African Development", Max Rameau indique que la communauté noire de Liberty City, où 39% de ses 50.000 habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté, se sent "ignorée" et "bafouée". "Nous allons reprendre le terrain et l'utiliser pour notre communauté", affirme-t-il. "Légalement, nous avons le droit d'être ici", affirme "Poncho", une jeune femme sans-abri de 27 ans qui fait la liaison avec les autorités municipales. "Nous devons respecter trois règles: pas d'alcool, de drogue et de violence".

Plusieurs associations caritatives et des habitants de quartiers voisins ont choisi d'aider les sans-abris au moyen de dons allant du matériel de construction à des poulets rôtis. Certains voisins assurent que les tentes du campement sont préférables aux appartements qu'ils habitent. Shanice Jones, un bébé chétif dans les bras, et venue en voisine, affirme payer 600 dollars par mois pour un logis "infesté de rats et de cafards". "Si on fait état d'un problème, personne ne vient, ils viennent seulement chercher l'argent du loyer, et si on ne paye pas, on nous met dehors", dit-elle. Une autre voisine, Tiffany Walker, employée dans un établissement de restauration rapide, confirme que n'importe quelle tente vaut mieux que son appartement.

Selon l'association d'agents immobiliers de Floride, le prix moyen à l'achat d'une maison dans l'agglomération de Miami est de 370.000 dollars. Plus de 37 millions de personnes vivent dans la pauvreté aux Etats-Unis, la plupart dans le sud du pays et jusqu'à 3,5 millions de personnes doivent vivre dans la rue à un moment ou l'autre de l'année, dont 1,3 million d'enfants, selon des organisations d'entraide.

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