Diagnostics immobiliers ... la loi stimule une profession en plein boom
Les diagnostics immobiliers devenus indispensables pour assurer aux acquéreurs la conformité d'un bien immobilier avec l'annonce des vendeurs, s'étendent aujourd'hui à la conformité de co-propriétés, à l'octroi des Prêts à taux zéro (PTZ), et même à partir de juillet 2007 à la location.
"Nous sommes entre 4 et 5000 aujourd'hui en France, dans un an, il faudra être le double", assure Serge Muller, président de Diagamter, à la tête d'un réseau d'une centaine de franchisés, soit quelque 200 collaborateurs. Pour les ventes, "le marché était d'environ 630.000 diagnostics par an, en devenant obligatoires pour les locations, le nombre des diagnostics à réaliser va croître de 1,2 à 1,5 million", affirme M. Muller dont la société assure également la formation de ces nouveaux "techniciens de la construction".
C'est la loi Carrez, en 1997, définissant la surface exacte des biens vendus, qui a marqué le départ de cette nouvelle profession dite de "diagnostiqueurs immobiliers", dans un flou total sur les conditions d'exercice, ouvrant la porte à toutes les dérives. "Rien n'existait, il fallait tout faire", reconnaît M. Muller qui, fort de son expérience d'ingénieur dans le secteur spatial, s'est lancé sur ce marché en y appliquant une méthodologie rigoureuse et en élaborant des logiciels spécifiques.
Sommés par les assureurs de faire le tri dans la profession, au risque de ne plus être assurés et donc de ne plus pouvoir exercer, les diagnostiqueurs n'ont pas eu d'autre choix que d'entamer une "moralisation" de leur métier et ont commencé à s'organiser. Ils se sont regroupés au sein de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI) qui assure notamment les relations avec les pouvoirs publics et a élaboré un code de déontologie.
Pour éviter toute dérive, les diagnostics immobiliers ne peuvent pas être rédigés par des entreprises liées au bâtiment ni aux agences immobilières. "Nos diagnostics, et les préconisations que nous en tirons, sont ainsi totalement indépendants puisque nous ne sommes pas partie prenante d'éventuels travaux à réaliser", assure M. Muller.
Le métier s'est également professionnalisé. Si à l'origine, on a pu mesurer les surfaces avec un mètre de couturière, aujourd'hui les techniques et le matériel ont considérablement évolué. Télémètre laser, machine à fluorescence, tablettes PC et logiciel sont maintenant les outils indispensables des diagnostiqueurs.
Quant à leur formation, elle comprend aussi bien des cours de techniques générales du bâtiment que de marketing, commercialisation, communication et même de la biologie pour tout savoir sur les termites. Selon les chiffres de Diagamter, la fourchette du coût d'un diagnostic lors d'une transaction immobilière va de 200 à 250 euros TTC, ce qui permet de prévoir un chiffre d'affaires prévisionnel de 170 à 230 millions d'euros pour toute la profession en 2006.