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l'UE dope le marché immobilier de la Roumanie

Publié le 18 octobre 2006

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La prochaine intégration de la Roumanie dans l'Union européenne au 1er janvier 2007, dope son marché immobilier qui connaît une ébullition sans précédent, avec des prix devenus fous et de nouveaux chantiers s'ouvrant à chaque coin de rue.
Planorama, Central Park, Garden City ou encore Lake View Residence, des dizaines d'ensembles résidentiels luxueux et portant tous des noms cosmopolites sont en construction à Bucarest, où des grues géantes sont à pied d'oeuvre jour et nuit.
"L'entrée imminente dans l'UE et le succès enregistré par les promoteurs déjà présents sur le marché immobilier roumain convaincront davantage d'investisseurs de s'y implanter", estime Claudia Dascalescu du groupe de conseil DTZ Echinox. Selon elle, ce marché devrait attirer en 2007 des investissements étrangers de l'ordre de centaines de millions d'euros, alors que la demande de logements est toujours forte. Les immeubles de bureaux ont pour leur part connu un développement spectaculaire, les transactions conclues au cours des sept premiers mois de 2006 s'élevant à 200 millions d'euros, soit le montant enregistré pour toute l'année 2005, selon le groupe Eurisko.

Les statistiques officielles confirment cet emballement, le BTP ayant recensé une progression de 18% au premier semestre de 2006, lorsque environ 12.000 nouveaux logements ont été construits. Le marché du BTP est estimé à 7,5 milliards d'euros en 2006, en hausse de 60% par rapport à 2004, "soit le rythme le plus élevé jamais enregistré", écrit le quotidien Ziarul Financiar dans son édition de lundi. Malgré cette hausse, la Roumanie a encore un énorme handicap à combler en matière de logement, relève une étude du groupe autrichien Erste Bank, qui estime que ce pays "aura besoin de 55 ans pour atteindre le niveau des Etats membres de l'UE".

La Roumanie compte ainsi seulement 347 logements pour 1.000 habitants, contre 413 en Hongrie et 427 en République tchèque. Au total, plus de 1,6 million d'habitations font actuellement défaut dans ce pays de 21,7 millions d'habitants. Paradoxalement, construire un logement en Roumanie est beaucoup plus cher que dans les pays voisins, le mètre carré s'élevant à 1.000 euros en moyenne, contre 625 euros en République tchèque et 500 en Slovaquie, toujours selon l'Erste Bank.

Qu'il s'agisse d'appartements minuscules dans les quartiers dortoirs, hérissés de "blocs", surnom des immeubles des années 70 érigés par Nicolae Ceausescu, ou, au contraire, d'élégantes résidences des zones huppées, le prix de l'immobilier a connu une flambée sans précédent ces deux dernières années, un phénomène que même les experts ont du mal à expliquer. Le prix d'un logement social de trois pièces situé dans une banlieue pauvre de Bucarest coûte ainsi entre 60.000 et 80.000 euros, soit le double par rapport à 2004, tandis qu'un loft de 200 mètres carrés au dernier étage d'un immeuble flambant neuf situé dans un quartier chic peut aller jusqu'à 1,5 million d'euros.

Dans un pays où le salaire moyen s'élève à 230 euros par mois,"on ne peut s'empêcher de se demander d'où vient l'argent qui pousse les prix à de tels niveaux et, surtout, combien de temps cet argent sera-t-il encore disponible", dit Adriana Dragomir d'Eurisko. La plupart des experts immobiliers estiment toutefois que les prix de l'immobilier se calmeront, au moins durant les premiers mois de 2007, alors que les Roumains, craignant que l'entrée dans l'UE n'entraîne des hausses des factures, hésiteront à se lancer dans des achats immobiliers. Le marché continuera néanmoins à attirer des hommes d'affaires étrangers pour qui les prix demeurent accessibles et qui achètent aujourd'hui dans l'espoir de revendre plus cher demain, soulignent ces experts.

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