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La cathédrale Notre-Dame D'Amiens ou le Gothique flamboyant

Publié le 05 janvier 2005

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Encore quelques jours pour admirer la cathédrale d'Amiens revenue à sa couleur ! Edifiée au XIIIe siècle, en plein épanouissement du gothique français, la cathédrale d'Amiens en retient l'audace, la grandeur et la lumière. Unique encore par sa statuaire, la cathédrale picarde présente l'un des rares ensembles décoratifs du Moyen Age encore intact. D'innombrables figures humaines peuplent ses porches et celles-ci, à l'origine, étaient peintes.
La cathédrale Notre-Dame D'Amiens ou le Gothique flamboyant - Batiweb
Exclusivité de la cathédrale d'Amiens, les nombreuses traces de polychromie, d'une ampleur insoupçonnée, ont été découvertes lors de la récente restauration des portails. La surprise réside dans son ampleur et dans la vivacité supposée des coloris appliqués en façade. Des teintes de bleu, rouge, blanc, vert, noir et des dorures ont été découvertes. La couleur touche la statuaire, en bas et en haut relief, les murs de renforcement et tous les éléments qui les relient les unes aux autres. Des marques sont également découvertes sur les colonnettes, les gâbles, les pinacles. La cathédrale, imaginée et conçue comme une grande châsse multicolore, serait le temple de la couleur, de l'illusion visuelle et fonctionnelle, orné de coloris vifs et expressifs qui embellissent et organisent les espaces.

Les codes de la couleur

Les pensées et les croyances des hommes du Moyen Age sont bien loin des nôtres et leur façon d'appréhender et d'utiliser les couleurs peut surprendre.
- Le bleu par exemple, était alors considéré comme une couleur chaude. L'Eglise a ainsi consigné les couleurs liturgiques au Concile de Nicée en 325.
- Le violet est défini comme la couleur de la prière (confirmation en 1215, au Concile de Latran IV).
- Le vert symbolise déjà la fertilité de la terre, la vie nouvelle et l'état de grâce.
- Le blanc, le baptême.
- Le rouge pourpre de l'Eglise byzantine désigne la passion du Christ et le supplice des martyrs. Il exprime également le feu et la foi. Lorsque se développe la dévotion envers Marie, celle-ci est ainsi habillée de bleu ciel et de rouge, parce qu'elle est reine du ciel et mère de Dieu.

Pourquoi la couleur ?

L'imaginaire des couleurs traduit sans aucun doute une symbolique. L'iconographie religieuse retient les nouvelles règles des couleurs. Le bleu devient l'attribut de la vierge au moment où la dévotion envers Marie se généralise. L'essor du bleu n'a pas été sans susciter de fortes réactions de la part des teinturiers du rouge et des marchands de garance : la concurrence fut si forte qu'en commandant des vitraux ils insistèrent parfois auprès des maîtres-verriers pour qu'ils destinent le bleu au diable ou à l'enfer (signe de discrédit, mais pour nous, haut témoignage de la symbolique des couleurs au Moyen Age. Les gens du Moyen Age ont le goût des matières brillantes et des teintes éclatantes. Ils vénèrent la couleur, s'y réchauffent, s'y rassurent.
La question de la couleur s'associe à la théologie de la lumière qui s'épanouit parallèlement à la lente domestication de la lumière. Elle est donc divine. L'impact est d'autant plus grand que la lumière des lampes à huile est encore rare au Moyen Age et que le monde de la nuit est peuplé d'ombres menaçantes, de dangers, voire de créatures démoniaques. Face à ces peurs ancestrales et légitimes, mêlées de superstitions tenaces, les hommes se mettent en quête de la sécurité lumineuse et les architectes tentent alors de l'inscrire dans la pierre.

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