A Nantes, la Chapelle des Jésuites transformée en commerce, bureaux et loft
"Que faire d'un bâtiment comme celui-là, qui soit économiquement viable sans choquer les gens? Même désacralisé, il a une connotation spirituelle", explique Christophe Desfossés de Bâti-Nantes qui compte rentabiliser l'aménagement de l'église par les logements créées dans les bâtiments attenants. Dès novembre un commerçant de meubles en teck, Architeck, va s'installer dans la nef de l'église. Les travaux ont été délicats à mener. "On ne peut pas faire ce que l'on veut, il y a les contraintes liées au monument, au code du travail, à la sécurité", souligne Jean Baillet, l'architecte du cabinet Arc'A3 chargé de la transformation de l'ensemble religieux.
La nef, dont la voûte culmine à 17 mètres, a été séparée en deux étages par un vaste plancher perché à sept mètres de haut. Un aménagement entièrement démontable soutenu par sept piliers et une poutre en acier: "si dans 100 ans ce que l'on a fait ne plait pas, on pourra tout enlever", explique l'architecte. L'étage et ses dix mètres de hauteur sous plafond éclairés par les vitraux de l'église abritera un ensemble de bureaux sur trois niveaux, via un système de boîtes en verre, acier et bois modulables. Un deuxième ensemble de bureaux similaire sera installé dans une chapelle transversale.
Enfin, le petit "plus" de la réalisation dans l'église est la création d'un loft de 180 m2 sous la voûte de cette chapelle, avec la rosace en guise de fenêtre. "Des projets comme celui-là permettent de préserver des bâtiments dont personne ne veut", souligne l'architecte. "Ce qui m'intéresse c'est que l'on sauve du patrimoine et que tout le monde y ait accès".