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L'expo de tous les désastres

Publié le 16 janvier 2003

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La fondation Cartier propose une exposition qui contrairement aux apparences n'est pas que catastrophique puisqu'elle a justement pour objet de dénoncer les catastrophes
L'expo de tous les désastres  - Batiweb
La fondation Cartier se distingue toujours par des expositions originales. Elle se veut même le symbole de cette modernité en se faisant fort d'être en permanence une sorte de reflet, voire de vitrine, de cette même modernité. Dans ses excès, souvent, dans ses beautés, parfois, par ses surprises, toujours. Une fois encore, elle ne manque pas de nous surprendre. Elle a confié à l'urbano-sociologue et néanmoins philosophe à ses heures, Paul Virilio le soin d'exposer les accidents ou les revers du progrès. Elle ne pouvait trouver meilleur interlocuteur, vu que notre homme ne cesse de dénoncer dans ses œuvres et ce depuis plus de vingt ans, les méfaits de ce même progrès. Ne serait-ce qu'une séance de masochisme ? On pourrait certes le penser, en tous cas, cela donne à réfléchir. Et en matière de sinistre, le XXe siècle, avouons-le, a fait très fort et tout porte à croire que cela ne s'arrêtera pas là. L'homme a trop d'imagination. Aussi, le parti pris par Paul Virillo est-il de ne rien cacher. Tous les accidents sont ici de la fête, des catastrophes naturelles aux sinistres industriels et scientifiques sans omettre l'accident heureux, du coup de chance au coup de foudre.

Donner du sens
Les désastres du BTP y occupent une place de choix, surtout lorsqu’ils ont pour origine les tremblements de terre ou les ruptures de barrage. D'ailleurs, par une sorte de clin d'œil, cette exposition s'appelle "Ce qui arrive". Paradoxalement, cette exposition est montée sans voyeurisme malsain mais avec beaucoup de sagesse. Elle est réalisée à partir d'archives, de montages sonores et de créations vidéos au travers desquels l’artistes tentent de donner du sens et une lisibilité à ces phénomènes. On en ressort tout de même un peu secoué car ce concentré de catastrophes ne laisse pas indifférent. On ne peut s'empêcher de penser, toutefois, que malgré notre modernité, la catastrophe s'inscrit aussi dans la nature des choses et qu'à la folie des hommes fait reste le pendant de la folie d'un hasard incontrôlable. On appelle cela le revers de la médaille. À voir jusqu'au 30 mars à la Fondation Cartier à Paris.

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