La Guadeloupe croule sous les déchets
L'île produit environ 400.000 tonnes de déchets ménagers par an, selon les chiffres officiels. La majeure partie de ces déchets pourrissent dans des décharges à ciel ouvert, faute de traitement adapté et en l'absence de collecte sélective.
De façon plus générale, l'agence dénonce "une difficulté à passer aux actes" et "une intercommunalité peu opérante ne permettant pas la mise en place d'une dynamique de modernisation de la gestion des déchets". Un plan officiel prévoit la fermeture progressive des décharges sauvages à partir de 2007, la mise en place d'une collecte sélective des emballages ménagers, la réalisation de centres de tri pour les déchets et d'un réseau de déchèteries, la création d'une installation de traitement thermique et d'un "centre de stockage de déchets ultimes" (CDSU). "Il y a urgence à agir", estime Jacques Chouraki, président d'Ecodec, un centre de recyclage de pneus et plastiques créé en 2004 en Guadeloupe. "Les décharges sont saturées", observe-t-il.
Or sur une île, "la problématique des décharges est beaucoup plus visuelle qu'en métropole", fait-il remarquer. "Dans les autres îles des Caraïbes, le traitement des déchets est un enjeu économique car le tourisme y est plus développé, et les touristes nord-américains notamment, sont très regardants sur cette question," ajoute-t-il.
Ecodec a une capacité de traitement de 30.000 tonnes de déchets par an. Le centre recycle les pneus et plastiques en produisant de la gomme réduite en poudre utilisée pour la confection des sols sportifs.