Le Grand-Hornu, cité mémoire ressuscitée par l’art
Publié le 31 décembre 2002, mis à jour le 30 avril 2025 à 18h59, par Batiweb Rédaction

Menacé de devenir un supermarché
Aujourd'hui, propriété de la province belge du Hainault, le Grand-Hornu a été entièrement réaménagé en un musée dédié à l'art contemporain. Depuis sa fermeture, le site a connu un curieux destin. Menacé de devenir un supermarché, il fut sauvé par un architecte qui l'acquit en 1971 pour un franc symbolique. Il fut ensuite racheté vingt ans plus tard, par la province du Hainault. Le site, tel qu'il est aujourd'hui, est l'œuvre d'un homme, Laurent Busine, à qui l'on doit la vocation culturelle du Grand-Hornu. C'est lui qui a dressé le cahier des charges confié à Pierre Hebbelinck, un jeune architecte liégeois. Ce dernier en a fait un lieu de merveilles, de sobriété et de respect envers l’histoire du site. On lui doit les galeries modernes et ces espaces venant se greffer sur les vieilles installations. Tout en longueur, le musée se raccorde à un ensemble circulaire. L'architecte s'est évertué à mettre en valeur les vieilles parois de briques pour mieux opérer derrière. L'extension contemporaine prend la forme d'un bâtiment-pont de 60 mètres de long, une structure légèrement suspendue au-dessus du sol. Cet effet de décollement permet de faire entrer la lumière naturelle à l'intérieur par tous les côtés, même par le sol. Tout en brique noire teintée dans la masse, cette architecture joliment détaillée et extrêmement soignée a été créée dans un budget serré, de l’ordre de 17 millions d'euros. Le Grand-Hornu, qui fut pendant des décennies un site à la fois détesté et aimé par ses occupants, constitue aujourd’hui l’exemple encore trop rare d’une reconversion habile et réussie où la mémoire du temps enrichit le présent.