ConnexionS'abonner
Fermer

Site explosif à Bordeaux

Publié le 16 janvier 2003

Partager : 

Elle s'appelle Mégajoules et ce n'est pas le titre d'une chanson de Pierre Perret. C'est une usine géante destinée à abriter la simulation des bombes atomiques
Site explosif à Bordeaux  - Batiweb
Le laser-mégajoule, pièce maîtresse du programme de simulation des armes nucléaires implanté près de Bordeaux, devrait entrer en phase de travaux au cours du premier semestre 2003, pour le compte de la Direction des applications militaires du CEA. De quoi s'agit-il exactement ? Ce fameux laser-mégajoule effectuera la simulation d'explosions thermonucléaires. Une batterie de 240 faisceaux laser chauffera une capsule contenant la quantité de deutérium et de tritium suffisante pour provoquer une fusion nucléaire. Une drôle de machine donc mais que nos autorités ont jugé nécessaire de mettre en œuvre depuis que nous avons arrêté les essais nucléaires dans le Pacifique. Il faut savoir également, pour plus de précisions, que la puissance des installations de fusion par micro-explosion peut être caractérisée par l'énergie que les lasers sont capables de délivrer sur la cible à la fréquence la plus élevée. À l'heure actuelle, l'énergie des lasers les plus puissants atteint approximativement 30 kJ pour les Etats-Unis, 10 kJ pour le Japon, 6 kJ pour la France, 3 kJ pour la Russie et la Chine, et environ 1 kJ pour l'Allemagne et l'Angleterre. L'énergie nominale du Laser Mégajoule de Bordeaux sera en principe la même que celle du nouveau laser en construction aux Etats-Unis, soit 1800 kJ, ce qui correspond à une énergie de l'ordre de 600 kJ à la fréquence la plus élevée.

fabriquer de l'anti-matière
Ceux qui contestent un tel projet mettent en avant que cela ne fait que renforcer la course aux armements, nucléaires s'entend, alors même que nous cessons de signer des traités de non-prolifération (TNP), le premier en 1967 et le dernier, en 1995, à New York (CTBT). Car ce fameux laser-mégajoule permet, entre autres, de fabriquer de l'anti-matière, et par la même de réaliser une arme nucléaire "propre", c'est-à-dire sans radioactivité résiduelle. L'autre possibilité, c'est la fabrication de l'hydrogène métallique qui est certainement l'explosif chimique le plus puissant qu'il soit possible de concevoir. On comprendra dès lors que l'installation d'une telle usine près de Bordeaux renvoie l'usine AZT de Toulouse au rayon des farces et attrapes. D'autant que ce chantier accouchera d'un bâtiment de 300 mètres de long, 160 mètres de large et de 46 mètres de haut. Difficile à dissimuler. Le lot génie civil est assuré par Bouygues Travaux Publics, Quille SA et DV Construction. Le groupement d'entreprises Omega Concept et Tunzini (GTIE-Vinci) réalisera la climatique et la distribution des fluides et Cegelec la partie génie électrique/courants forts et les courants faibles industriels.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.