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Le squelette du Grand Palais

Publié le 25 mars 2003

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La rénovation du Grand Palais à Paris constitue l’un des plus grands chantiers de restauration du début de ce siècle. Les entreprises s’attaquent aujourd’hui au sauvetage de la plus grande verrière de France
Le squelette du Grand Palais  - Batiweb
Voici maintenant des années qu’empruntant l’avenue que bordent ces deux édifices hautement symboliques que sont le Grand et le Petit Palais à Paris, en bordure des Champs Elysées, on aperçoit ces barricades et ces bâches qui laissent entendre que le Grand Palais est en chantier. Il l’est, en effet, depuis 1993, à la suite de la chute de rivets de la nef. Après inspection, le bâtiment se révélant peu sécurisé, il fut fermé au public. Mais, ce n’est qu’en 1998 que les premiers crédits furent votés (22 millions d’euros), puis en 1999 (33 millions d’euros) pour sa restauration. Au final, les travaux ne commencèrent vraiment qu’en août 2001. Si tout va bien, le monument devrait être rendu au public en 2007. Le coût global de sa restauration est estimé à 130 millions d’euros.
Comparé aux autres monuments de la capitale, le Grand Palais n’est pas vieux. Construit pour l’Exposition universelle de 1900, il est l’œuvre des architectes Deglane, Louvet et Thomas. S’inspirant des travaux de Labrouste et Eiffel, nos trois architectes conçurent un bâtiment à partir d’une armature en fer qu’ils dissimulèrent en partie sous un revêtement de pierre et de verre. L’ensemble est assez majestueux puisque l’édifice mesure 240 mètres de long sur 40 mètres de haut pour une surface de 35 000 m2. Ce qu’ils ne pouvaient pas prévoir, c’est que le temps mettrait à mal l’édifice par tassement de ses fondations et dégradation de son armature métallique par la rouille et, curieusement, par l’urine des chevaux. En effet, le palais fit office durant plusieurs décennies, de manège pour la présentation et l’entraînement des chevaux. La corrosion de l’urine et du crottin, systématiquement stockés contre les piliers, a ainsi largement contribué à l’affaiblissement de l’édifice. À l’instar des piliers, la grande verrière qui coiffe l’édifice risquait donc elle aussi de s’effondrer.
L’architecte Serge Louveau, après s’être attaqué au renforcement des fondations de la nef, aborde désormais la restauration de la grande verrière. Le vitrage d’origine a ainsi été entièrement déposé. Seul demeure le squelette de la charpente métallique. Celle-ci va être décapée par grenaillage, traitée contre la corrosion puis peinte en vert réséda, sa teinte d’origine. De son côté, le verre armé démonté cèdera la place à un verre clair feuilleté 44.2 dont le calepinage sera calqué sur la trame d’origine. Pour réaliser cette opération, l’entreprise concernée a installé un échafaudage de 35 mètres de haut et placé des étais sous le dôme pour désolidariser la coupole du reste de la verrière à l’aide de 54 vérins, dont chacun est capable de soulever 30 tonnes de charge. Une fois la charpente géante séparée du corps du bâtiment, l’entreprise procèdera au remplacement des 15 000 m2 de vitrages et des 20 000 rivets d’origine. La fin des travaux de la partie sud est prévue à la mi-2004. C’est incontestablement le plus impressionnant chantier de restauration en cours à Paris et la plus grande verrière restaurée entièrement d’un seul tenant.

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